parisclavelgerard-ilfautlefaire

Projection d’un film dans le cadre de la Biennale de Gonesse

Moi, je fais des images, je fais du graphisme. Cette vidéo a été tournée par un réalisateur, Raoul Sangla, qui fait partie de la production que vous avez vue ce matin, ces gens qui font des films sur les sujets ordinaires. Eh bien, moi, d’une certaine façon, je suis une personne ordinaire qui travaille les images. J’ai fait une exposition dans une ville et lui, il a filmé cette expo et il m’a interviewé. À travers ça, j’essaie d’expliquer ce qu’est mon travail. Peut-être que c’est un peu spécialisé, on verra si ça vous intéresse pas. J’essaie d’expliquer comment le travail des images est caractéristique, et en quoi le faire avec d’autres personnes m’intéresse.

Le mieux, c’est de voir le film et après on discute, ça ne dure pas longtemps.

Extrait de la bande son du film UTOPISTE, DEBOUT. LE FIL DES JOURS.

– Et voilà, le vent se lève et il faut tenter de vivre… C’est Valéry, qui disait ça. Alors, où sommes-nous, pour ce spécial ?

– Nous sommes à Chaumont-sur-Marne, dans le cadre d’un festival international d’affiches dont vous voyez l’image officielle, que j’ai d’ailleurs qualifiée :  » Entrez sans frapper « , sans violence apparente.

– Tu trouvais ça un peu violent ?

– Oui, je trouvais ça un peu violent. J’ai essayé de signaler qu’on pouvait entrer sans frapper ! On commence tout de suite par ce panneau, de manière à ce que vous fassiez attention au travail que vous allez voir.

– Il faut faire attention au travail.

– Surtout celui-ci. C’est un travail de commande avec un centre de culture scientifique qui s’appelle  » La Fondation 93 « , où j’ai travaillé avec un astrophysicien, Daniel Kuhn, pour sensibiliser des publics au cosmos. Mon idée était que l’immensité du sujet ne pouvait se traduire en émotions qu’à travers les formes du quotidien. J’ai donc choisi de travailler sur les panneaux signalétiques, avec certaines métaphores sur le trou noir, la vitesse de la lumière. Ces panneaux sont mis dans la rue, dans des espaces, dans les écoles, et ça permet ensuite d’amorcer, de donner le désir d’amorcer des discussions sur la complexité d’un sujet pareil. On finit par  » Enfants des étoiles « , en rappelant que le carbone de nos os vient des étoiles, ce qui nous permet d’amener quelques notions scientifiques, avec peut-être un peu d’appétit par l’image. Là, on entre dans l’exposition proprement dite. Ça m’a fait plaisir, de voir qu’elle est dans un garage municipal, c’est-à-dire un lieu pas forcément fait pour ça. Il a sa qualité, il désacralise un peu l’idée d’exposition, de musée, de galerie… On peut déjà commencer par dire bonjour.

– Le fil des jours, c’est la chronique de la vie courante, il ne s’agit ici que de vie courante, tu es d’accord ?

– Absolument. Donc, il s’agit là d’exposition d’images. D’affiches, particulièrement. Évidemment, là, elles sont présentées en tant qu’objets uniques, mais ce qui caractérise mon travail, c’est qu’elles sont le fruit de tout un parcours. Elles s’inscrivent au sein d’un procédé d’information, etc. Ça, c’est une image que j’avais faite d’après une pensée de Taslima Nasreen, une écrivain du Bengladesh condamnée à mort parce qu’elle a affirmé sa laïcité. J’avais fait cette image en soutien aux femmes algériennes, car je pense que ces problèmes résonnent. Dans la mesure où je ne peux pas comprendre ces jeunes hommes qui violent et tuent les femmes, je ne peux me l’expliquer que comme Taslima Nasreen, que par la peur de ces femmes.

 

 

Artistes et Intervenants :
Breitner Catherine – Laurette Matthieu – Fraser Andréa – Film La fabrique de l’Homme occidental – Estevez Vicky – Paris Clavel Gérard – Panneau de communication – Nakayama Jiro – Pattegay Patrice – Piffaretti Bernard – Rencontres – Richard Lionel – Rouvillois Gwen – Vincent David – TV Zaléa – Tables rondes