Saül Karsz, philosophe et sociologue

L’échange plutôt vif qui vient d’avoir lieu nous met bien… dans le vif du sujet, tout à fait dans le vif ! Il me semble que cet échange, avec ses doses sans doute indispensables de malentendus et de tergiversations, illustre à merveille le thème qui nous réunit ici : l’art et la politique.
Du coup, ma tâche s’en trouve passablement facilitée, au point que je vais presque me limiter à commenter cet échange – ce symptôme qui, comme il se doit, évidemment n’était pas prévu.
Permettez-moi de débuter par un lieu commun. Le thème étant très vaste, chacune des interventions – la mienne mais aussi celle des autres – est à la fois intéressante à sa manière et nécessairement insatisfaisante, par définition insatisfaisante. Personne n’oserait avoir la prétention d’épuiser la question. Tout au plus, le plus prétentieux d’entre nous – par exemple, moi – pourrait avoir envie de poser la question plutôt que d’essayer d’y répondre. La mettre à distance plutôt que s’y engouffrer. Histoire de tenter de savoir de quoi nous essayons de parler, les uns et les autres… Autrement dit, si tout se passait bien cet après-midi, on pourrait se quitter avec des questions permettant de s’arracher de quelques évidences tenaces, de quelques aveuglements, afin de s’orienter dans cette question certainement stratégique, mais oh combien piégée.

Je vais commencer par commenter le titre de cette manifestation, dont l’intitulé est  » l’art et la politique « . Ce titre regorge de mots complexes, pas forcement compliqués, mais sans doute complexes. Deux de ces mots semblent manifestement complexes : art d’une part, politique de l’autre. On sait que chacun donne lieu à moult discussions, analyses, controverses. L’un et l’autre inspirent des argumentations théoriques et des positionnements pratiques fort différents. C’est ce qui en fait leur richesse, bien sûr.

Mais ce ne sont pas les seuls mots complexes. Préparant cet exposé, du haut de ses 11 ans, ma fille m’a demandé de quoi j’allais parler cet après-midi. Je lui ai répondu  » de l’art et de la politique « .  » Mais il n’y a aucun rapport ! « , s’est-elle exclamée. Comme beaucoup d’adultes, d’ailleurs. Non sans raison(s) : après tout, c’est là une des lectures possibles de cet intitulé, lecture qui par là-même énonce l’impossibilité du thème : art et politique.

En fait, si nous nous trouvons devant deux mots manifestement complexes, explicitement codés (art et politique), il y a en plus, il y a surtout la conjonction et qui vient caractériser la particularité de cet après-midi. Si j’ai bien compris, il ne s’agit pas ici de traiter de l’un ou de l’autre de ces thèmes, mais de quelque chose qui ferait passerelle, transition, articulation entre les deux.

Soit la politique : nous vivons actuellement une campagne législative dans laquelle il est question de politique, d’options politiques, de perspectives politiques, etc. Et il y a, par ailleurs, d’autres lieux où il est question d’art, d’autres personnages qui s’occupent à des titres divers des choses artistiques. Or, ce n’est surtout pas de cela, ou pas tout à fait de cela, dont il s’agit ici. Une des caractéristiques fortes de cet après-midi réside justement dans la conjonction et. Il s’agit de poser la conjonction, d’essayer de voir ce que cela peut vouloir dire, de tenter de sortir et l’un et l’autre de ces termes et de ces pratiques des lieux plus ou moins réservés où ils sont d’habitude cultivés, et par là même passablement renfermés.
Bref, la conjonction et joue ici un rôle stratégique, c’est pourquoi elle fait partie à part entière des mots complexes. Quoi qu’il en soit, voilà une première indication de lecture de l’intitulé complet.

Je relis encore le titre  » l’art et la politique  » : les deux termes apparaissent au singulier. L’art au singulier ne renvoie pas à une pratique artistique particulière (photo, sculpture, peinture, dessin…) ; ni non plus à telle ou telle époque, style, école ou tendance. Ça ne renvoie ni à l’art dit abstrait, ni à l’art supposé contemporain, ni enfin à l’art imaginé classique, et ainsi de suite. C’est de pratique artistique qu’il est question. C’est le concept d’art qu’il s’agit de travailler – concept qui, à son tour, autorise à caractériser comme  » artistiques  » certaines œuvres, certaines pratiques.

Il en va de même pour la politique. Ce thème énoncé au singulier ne réfère pas à des politiques ou même à des  » hommes politiques  » (!), à des politiciens : les uns et les autres viennent illustrer ce qu’on appellerait la question de la politique, la politique en tant que question, la définition même de ce que politique voudrait dire – définition illustrée par ses manifestations concrètes (droite, gauche, etc.), disons intemporelle en quelque sorte. Ni droite ni gauche, ni non plus consensuel. 
Il est question ici de l’art en tant que structure, en tant que cela désigne un certain type de production et de pratique. Et c’est dans un sens comparable qu’il est question de politique : en tant que structure, en tant que concept, en tant que dimension.

Plus précisément, si on parle de l’art au singulier on doit forcement dire qu’une des composantes de l’art, ce sont les artistes : lapalissade ! Si on parle de politique, une des composantes en sont les politiciens. Cependant, il ne suffit pas d’être politicien pour faire de la politique, pour qu’il y ait intervention politique ou pour produire des effets politiques. La preuve : ce qui semble se passer en France, ou ailleurs, cette inquiétante difficulté de maints politiques à faire de la politique, et non pas ou pas seulement de la morale, de l’incantation, de la propagande, ou encore de la gestion, des affaires…
Pourquoi est-il intéressant de distinguer l’art et les artistes, la politique et les femmes et les hommes politiques ?

Il y a quelques minutes, une discussion assez âpre et, surtout, fortement symptomatique, avait lieu. Mais il me semble que cette discussion portait moins sur l’art que sur la représentation qu’un artiste donne de ce qu’il pense qu’il fait.  » Je travaille politiquement  » dit-il : c’est, bien sûr, son droit de le dire, de le croire très sincèrement ; d’autres personnes sont également fondées à le croire, d’autres à en douter, à s’en méfier, etc. Les cas de figure sont multiples qui concernent des représentations, des opinions, des points de vue, – mais pas forcement l’art ainsi représenté, les productions artistiques ainsi représentées ou imaginées. Ce qu’on pense qu’on fait ne coïncide pas forcement avec ce que l’on fait. C’est pourquoi il est essentiel de souligner que l’appellation  » l’art et la politique  » ne recouvre pas les artistes. Bien sûr, sans artiste il n’y a pas d’art, mais avec le seul artiste il n’y a pas d’art non plus : bien d’autres conditions sont encore indispensables. On n’insistera jamais assez sur la nécessité de ne pas confondre art et artiste : à la fois pour essayer de poser des questions et pour freiner quelque peu les philosophies idéalistes dont l’art est trop souvent infesté.  » Pour moi, une institution, ce sont des hommes et des femmes  » disait M. Hirschhorn. Opinion respectable, bien sûr, mais pour le sociologue, qu’en partie je suis censé être, une institution n’est surtout pas des hommes et des femmes, elle ne s’y réduit surtout pas, ce sont des appareils et des dispositifs d’État, des législations, des contraintes, des idéologies, etc.

Albert Azoulay citait J. Chaban-Delmas :  » C’est ignoble de mélanger l’art et la politique « . Voilà encore un point de vue possible, qu’on peut partager ou pas : dans tous les cas, c’est là un point de vue politique tenu par un homme politique. Ce qui est la moindre des choses ! Si je comprends bien l’énoncé, le mélange ignoble ne concerne pas l’art en général et la politique en général. Il ne s’agit pas de tout art et de toute politique, mais de certaines conceptions de l’art et de certaines orientations et positionnements politiques. Est ignoble de mélanger l’art à d’autres politiques qu’à celle qui énonce qu’il n’y a pas de mélange à faire, de mélange autre que celui déjà en cours, déjà pratiqué…

Quand un artiste riposte en disant  » le pouvoir se gagne du peuple « , j’ai beaucoup de difficultés à comprendre. On peut éloigner un artiste, l’enfermer, mais je ne vois pas bien comment le pouvoir politique pourrait éloigner ou rapprocher l’art – et non plus l’artiste – du peuple. C’est un état de fait, surtout pas une situation de droit, soumise au bon vouloir du prince.
Une fois encore, les questions dont les uns et les autres essayons de parler sont fortement piégées, surdéterminées, pleines de sous-entendus et donc de malentendus.

Voyons maintenant du côté politique. On dit que les gens se désintéressent de la politique, lieu commun attesté par des sondages plus ou moins sociologiques. Mais est-ce si sûr ? C’est un fait que beaucoup de gens se désintéressent des politiques, c’est-à-dire des femmes et des hommes qui font ou croient faire de la politique, mais il n’est pas établi que ces gens se méfient aussi de la politique. Il ne s’agit nullement de la même chose ! Beaucoup de citoyens se désintéressent des politiques de la même manière que, de leur côté, des politiques se désintéressent également de la politique : certains sont très occupés par leur narcissisme, par leurs vraies-fausses factures, par le personnel communal où départemental utilisé pour ranger la villa dudit politicien, etc. Le rappel de ces faits divers indiquerait que le désintérêt envers la politique, soit un certain discrédit du politique, trouverait une source chez les politiques – source pas unique, mais significative. Quant aux citoyens, c’est du désintérêt des politiques envers la politique qu’ils sembleraient se désintéresser.

Une chose ce sont les convictions politiques de l’artiste ou les préférences artistiques du politique, chapitre tout à fait intéressant, mais que je ne confondrai pas avec l’articulation de l’art à la politique. Chacun de nous a ou n’a pas d’opinions syndicales, d’engagements syndicaux et/ou politiques, etc. Cela, je crois, relève d’un domaine sans doute intéressant, important même, mais qui ne dit rien encore sur ce qui se passe dans une œuvre. Et ce, dans la mesure où une œuvre est faite, voire commise, elle se met à signifier toute seule. Une fois un tableau, une peinture, ou un écrit terminé, l’auteur de cette œuvre n’est qu’un des lecteurs possibles, un des interprètes éventuels. Tout à l’heure, M. Hirschhorn commentait ses diapositives mais, à mon avis, il ne parlait pas seulement des diapositives et de ce qu’elles donnent à voir : il nous expliquait aussi, voire surtout, ce qu’il voulait faire, pensait avoir fait, aimerait avoir fait. Il nous expliquait ce que après lui les diapositives étaient censées montrer. Il tentait de modeler notre regard et notre compréhension… Ceci, on l’aura compris, n’est en rien une critique, mais une situation fort banale et normale, qu’il convient de ne pas escamoter.

Je terminerai sur une autre question, qui pourrait servir de fil conducteur rétrospectif à mes propos. Et ce, d’autant plus que terminer l’exposé revient en fait à lancer un débat justement. Une question donc, une question un peu particulière :  » peut-on pensez l’art ? « 

Je voudrais montrer comment cette question peut servir éventuellement de fil conducteur pour aborder la question de l’art et la politique. Evidemment lâchée comme ça, cette question à l’emporte-pièce rend les choses un peu complexes. Lâchée comme ça, c’est une question qui peut induire un certain nombre de malentendus. Cependant, c’est une question à la fois contemporaine et délicate. Contemporaine parce que c’est dans ces termes-là : peut-on pensez l’art ?, que la question de l’art pourrait être posée de nos jours, à la fin du 20ème siècle. C’est en ces termes-là que la question de la politique pourrait également être posée à la fin de ce siècle. M. Barat disait, entre autres choses :  » C’est aux politiques d’éclairer les citoyens « . J’ai noté cette phrase et j’ai écrit à côté, commentaire personnel :  » vœux pieux « . Vœux pieux parce qu’éclairer les citoyens suppose évidemment que le politicien en question soit à même de le faire, c’est-à-dire qu’il est, lui, relativement au clair…

Il semblerait intéressant de remarquer que ce qui lie ces deux configurations spécifiques que sont l’art et la politique, c’est la question du sens, de l’orientation, du but. On pourrait aussi dire que des œuvres, il y en a de toutes sortes (art officiel ou pas). Des politiques, il y en a également de toutes sortes, avec toutes sortes d’orientations ; il y a beaucoup de candidats, trop de candidats même. Cependant, on pourrait aussi suggérer que le déficit politique aujourd’hui trouve une de ses causes majeures dans une certaine absence de pensée, dans une carence quant aux  » projet de société « . Ce en quoi tous les candidats sont, il me semble, absolument d’accord, dans la mesure où chacun accuse l’autre de manquer d’orientations claires, d’orientations précises…

 » Pensez l’art ? « , question délicate disais-je : dès qu’on colle penser à art, des courts-circuits peuvent se faire jour dans la mesure ou l’art est censé relever du sensible, de la vue, de l’ouie, de ce qu’on peut voir ou toucher. Pensez l’art reviendrait à le rationaliser, à prétendre le traduire en discours, au détriment de sa charge émotionnelle et sensible. De son coté, la politique est censée relever de l’action, de l’agir, du faire : la pensée servirait au calcul prévisionnel, à la justification après coup, ou encore au discours généraliste, à la fresque d’autocélébration. Bien sûr, personne ne prétend que le politique ne pense pas, mais il s’agit là d’un  » plus « , de quelque chose qui s’ajoute à ses capacités naturelles, celles-ci étant situées du coté de l’agir. Donner à la pensée une place stratégique dans sa démarche ne ferait pas partie de son métier. C’est d’ailleurs pour cela que les politiques aiment à dire qu’ils n’ont pas de temps et qu’ils imaginent les 
non-politiques, les intellectuels par exemple, comme des êtres qui nageraient dans l’abondance temporelle… En politique on dit :  » assez de mots, des actes ! « , en art :  » assez de discours, de l’émoi ! « . Bref, à chacun sa mythologie !

Peut-on pensez l’art ? Mais, d’abord, est-ce raisonnable de pensez l’art ? Est-ce la peine de pensez l’art ? Pas les artistes, j’insiste, pas :  » je suis d’accord avec ce que vous dites, je ne suis pas d’accord, je vois dans l’œuvre la même chose que vous ou bien tout le contraire « . Non, la question est : peut-on pensez l’art en tant qu’activité, en tant que pratique qui produit un certain genre d’œuvres ?
 La question du penser traîne quelques malentendus, deux sortes de malentendus en particulier. Le malentendu technocratique, économiste, ou simplement technique qui consisterait à croire que pensez l’art reviendrait à le décomposer en pièces détachées. Il s’agirait ainsi d’identifier les astuces qu’il faudrait mobiliser pour qu’il y ait de l’œuvre d’art, pour que tout un chacun puisse se faire créateur d’œuvres d’art : voilà le démocratisme populiste appliqué aux choses artistiques. Cependant, il y a malentendu parce que si l’art peut et même doit être commenté, explicité, analysé, en dernier ressort il ne peut être enseigné. Tout au plus, peut-on enseigner quelque chose concernant les œuvres artistiques ayant existé, mais je ne vois pas comment enseigner l’art à venir, l’art susceptible d’exister, ou pas ? C’est là la limite indépassable de toute école des beaux-arts. C’est là le malentendu, le danger technocratique par excellence.

Mais ce n’est pas le plus grave. En tous cas, ce n’est pas celui-là qui est principalement apparu cet après-midi. C’est un autre malentendu, d’une autre nature, que j’appellerais, à propos du mot penser toujours, malentendu théologique. Malentendu théologique qui, lui, prend deux formes, un malentendu psychologiste, un malentendu sociologiste.
Malentendu psychologiste : c’est l’idée que l’art s’expliquerait par la psychologie du créateur, par son histoire personnelle ; c’est l’art perçu soit comme inspiration divine – ça c’est pour la religion – soit comme acte individuel souverain – pour la religion laïque qu’est souvent la psychologie. Là où les religions mettent Dieu comme source d’inspiration, la psychologie, une certaine psychologie, pose que l’artiste tire son inspiration du fin fond de son cœur, en sous-estimant ce qu’il doit à la technique, aux techniques, aux fréquentations, à sa formation, aux relations, aux questions matérielles. Tentation constante, assez typique de toute psychologie, de confondre l’œuvre et l’auteur. C’est pourquoi, une fois encore, je m’entête à distinguer, voire à divorcer radicalement, l’œuvre de l’auteur. Je sais bien qu’il n’y a pas d’œuvre sans auteur, mais une fois l’œuvre terminée, les explications de l’auteur sont aussi pertinentes pour connaître ses intentions que dérisoires, ou relativement dérisoires, ou suspectes, ou plus simplement projectives et narcissiques, pour connaître l’œuvre.
Mais il y a aussi effectivement le malentendu sociologiste : qui consisterait à expliquer l’œuvre par le contexte social, les classes sociales, l’histoire politique ou autre, en oubliant qu’une époque ne suffit pas à expliquer une œuvre. Et ce, que l’époque soit tragique (encore faut-il voir pour qui, comment) ou que l’époque soit heureuse (encore faut-il voir pour qui, comment). Je ne pense pas que cela soit assez pour qu’il y ait création d’œuvres. Là-dessus, une distinction a été faire par Albert Azoulay entre l’art et la pub, distinction reprise par Michel Barat à propos des émissions de loisirs et des émissions culturelles à la TV.. On peut parfaitement affirmer que l’œuvre d’art à un rôle libérateur et désintéressé par nature, ainsi opposée à la pub qui serait manipulatrice en fonction d’une stratégie commerciale plus ou moins avouable. Mais cela mériterait quelques argumentations. Par exemple, il est entendu que la pub est intéressée.

Mais à quel moment sait-on, au nom de quel critère peut-on dire : cette œuvre relève de la pub ou, au contraire, c’est une œuvre d’art ? C’est pourquoi la question se pose : est-ce qu’une œuvre d’art est par définition, par nature, par essence, nécessairement et inexorablement libératrice et, de surcroît, désintéressée ?
Après tout, on ne saurait oublier, comme le disait Albert Azoulay, qu’il n’y a pas d’état de lévitation : impossible de choisir entre engagement et non engagement. L’art est engagé de fait. Si on ne le sait pas, les politiques s’en occupent, ou les marchands, ou le maire de telle ville du sud de la France. Dans un temps pas trop lointain, il était question d’art dégénéré. Parler  » d’art académique  » n’est-il pas, parfois, un doux euphémisme pour ne pas dire  » art réactionnaire  » ? Donc, je ne suis vraiment pas sûr que l’œuvre d’art soit par définition forcément libératrice et désintéressée.

Que l’art ne soit pas à la portée de tout le monde, en particulier l’art contemporain (comme cela a été dit), me semble la moindre des choses. Mais la pub non plus n’est pas à la portée de tout le monde ! (Je n’ai jamais compris comment on pouvait faire manger des hamburgers grâce aux cascades de cholestérol dégoulinant sur les affiches !)
Voici alors ce qu’on pourrait se dire : l’art est une pratique sociale comme une autre. Comme la politique par exemple, l’art est traversé par des courants, des tendances. L’art n’est pas libérateur en soi, mais ne relève pas non plus de l’assouvissement et de la domination en soi. Si nous prenons une option laïque, nous aurions sans doute intérêt à ne pas nous faire de l’œuvre d’art une représentation excessivement esthétisante, éthérée. Si on le faisait, on ne comprendrait pas pourquoi dans tel ou tel lieu, pays, mairie ou autre, certains courants artistiques sont encouragés et d’autres sont interdits ou chassés…
J’arrête là ce qui, si cela a été moyennement clair, pourrait éventuellement constituer la préface aux discussions que nous pourrions avoir ici, mais également à l’avenir. Merci de votre patience.