Centre d’Accès à la Culture Autour de l’Art Contemporain

Partant du constat que l’accès de l’art contemporain reste le domaine d’une élite, l’ayant éprouvé sur le terrain, constatant le grand dénuement de certains enfants et de jeunes dans les cités et dans les quartiers à forte concentration de population, nous engageons un nouveau volet de notre travail autour de l’art contemporain dans l’objectif d’atteindre un public plus large.
N’y a-t-il pas corrélation entre dénuement social et timidité culturelle ? Quel est le positionnement des adultes responsables de l’éducation des jeunes devant la culture ? C’est l’une des entrées possibles de la question du rôle et de la place de l’art dans la société aujourd’hui que pose IFLF depuis sa création.
Afin de poursuivre le travail engagé sur le terrain, nous proposons d’initier un Centre d’accès à la culture pour tous autour de l’art contemporain (ou Cacaac) ayant la particularité d’être un Centre itinérant, aussi appelé Lieu-dit itinérant, et qui se fixe pour objectif d’associer le public le plus large possible à une réflexion autour de l’art par deux types de maillage :
Une mise en réseau départementale dans le Val-d’Oise : le Centre localise quatre pôles de réflexion, Expositions, Débats, Création, Edition. Il centralise des projets divers sur le département du Val-d’Oise. Il déplace l’expérience sur l’ensemble du département.
Une mise en réseau nationale : la Ligue de l’enseignement constituera la plaque tournante de ce dispositif.

Les quatre pôles de fonctionnement du Centre

Expositions

 : Le pôle exposition comprend l’art sous toutes ses formes admises et intègre des questions sur des œuvres non admises sous ce statut. Des comédiens, musiciens, plasticiens, cinéastes et danseurs seront impliqués dans l’organisation. Des manifestations régulières ouvriront des espaces de discussion. Les artistes partenaires seront choisis par un comité de pilotage mis en place par l’association. Des commissaires d’exposition (institutionnel de l’art, historien, critique…) seront sollicités régulièrement afin d’organiser, au travers d’une série de propositions, une lecture méthodique des règles qui président à leur choix.

Débats

 : Les débats ont lieu autour d’une manifestation concrète organisée dans différents lieux (écoles, collèges et lycées, hôpitaux, centres socioculturels, CAF, cinémas…). Des conférences peuvent être programmées. L’ensemble sera consultable par bande audio, une sélection en sera publiée. Les intervenants seront choisis par un comité de pilotage mis en place par l’association en collaboration avec les responsables des structures qui accueillent nos propositions.

Création

 : «Atelier d’art content-forain» est le terme retenu pour qualifier les productions des artistes qui questionnent le statut de l’œuvre à partir du dispositif mis en place par Il Faut Le Faire. Cet Atelier sera ouvert à tous les publics. L’organisation partagera le temps et les budgets de la façon la plus démocratique possible afin de permettre une approche expérimentale de pratiques artistiques. L’association prend le parti de faire cette proposition sans entrer par un positionnement pédagogique. Dans la mesure du possible, nous chercherons à restreindre notre influence à des notions d’efficacité plastique appliquée aux demandes des individualités qui occuperont une place dans cet atelier. Des demandes spécifiques d’aide à la création seront adressées aux collectivités locales, associations et écoles. Les partenaires de l’association trouveront dans cet atelier des moyens spécifiques pour élaborer leur travail personnel.

Publications

 : Nous chercherons à enrichir nos publications avec les contributions du public qui feront l’objet d’une attention particulière afin de promouvoir la parole de non-spécialistes de l’art. Les publications seront soumises à un comité de lecture mis en place par l’association. Les documents issus des débats seront retranscrits sur le site internet de l’association. 

Est prévue également l’édition d’un document papier une fois par an, distribué gratuitement à tous les partenaires du centre au sens large et comprenant :
– une partie illustrant les productions artistiques
– une partie divisée en deux et consacrée à un bilan des actions, sous forme d’articles des participants à nos tables rondes (pouvant être élargis à quelques interventions de spécialistes qui auront tenu compte des conditions particulières du terrain offertes par notre dispositif), et sous forme d’un compte rendu écrit par les responsables de l’association.

Les actions se situent en deux temps :

– Une programmation  » Atelier d’art content-forain  »
– La Biennale d’art contemporain du 25 mai au 17 juin

 

1- ATELIER D’ART CONTENT-FORAIN
Les actions en cours de l’atelier d’art content-forain

– Des affiches sont diffusées dans la ville, réalisées par la graphiste Catherine Breitner.

– Sept classes à projet artistique et culturel liées à la Biennale et à sa préparation associent de jeunes gonessiens, des classes de maternelle à Charles-Perrault, René-Coty et La Fontaine. Dans les classes de CP et de CE1 de l’école Charles-Peguy : élaboration d’une fresque, et dans deux classes de CE2 de l’école Roland-Malvitte réalisation d’un tract.

– Un atelier de pratiques artistiques gratuit et ouvert à tous du 17 avril au 15 juin, au centre Louis-Aragon.
Vicky Estevez et Luigi Ordmünd, peintres.

– Programme Distribué

Rencontre avec des danseurs, organisée en partenariat avec les habitants du quartier des Marronniers et l’association « Plaine de France »

Installation d’un panneau de communication dans le quartier des Marronniers
*Série prise « le 4 juin 2002″
* Désinstallation du panneau par la mairie

– Intervention de Jiro Nakayama

– Un festival itinérant de cinéma dans toute la ville. 
Les films sont sélectionnés par Pierre Merejkowsky, cinéaste :

Programme :
Impolitiques I (6 films produits par Lardux Films, 90 mn)

Première Personne, documentaire de Philippe Valois,
Le camescope, 50 min
Cinéma Différent, 5 films de Frédéric Tachou, Joelle Naim, Corole Content, Sarah Darmont et Gérard Courant
Politique chronique, Béatrice Dubell et Sans Canal fixe, 120 mn
L’homme cathodique, cine tract,
Que l‘émetteur soit, Pourquoi voulez-vous manger ?, Vous vous levez et ils applaudissent, À propos d’Eric P, 6 films de Pierre Merejkowsky, 120 min

 

TABLES RONDES ET DISCUSSIONS

– Rencontre avec Colette Chouraqui-Sepel, psychanalyste, et Gérald Caillat, réalisateur, après la projection de son film sur un texte de Pierre Legendre : La fabrique de l’homme occidental, suivie d’une Discussion.
– Table ronde avec la télévision associative Zaléa TV, sans canal fixe (Tours), diffusion de programmes
réalisés par les chaînes de télévision associatives.
– « Le travail des formes avec plaisir et responsabilité« , avec Gérard Paris-Clavel, graphiste.
Discussions après la projection du film : Utopiste debout de Raoul Sangla-Aera, 2001, avec Gérard Paris-Clavel (chronique de la vie courante avec Gérard Paris-Clavel filmé par Raoul Sangla-Aera, 2001)

– Classes à Projet Artistique et Culturel, trois tables de travail
Le CE2 d’Anick Hirtz et Marylène Touillet de l’école Roland-Malvitte de Gonesse
Le CM2 de Chantale Mimouni d’Ecouen
Jean-Claude Ferrand, ancien directeur d’institut médico-éducatif
Vicky Estevez, artiste
Claire Hennebo, responsable de la culture et de l’enfance à la FOL 95
Mado Renard, CPE aux arts plastiques à l’Education nationale
Michèle Le Lez, enseignante Mission Zep à Goussainville
Véronique Garnier, délégation académique à l’Action culturelle
Dominique Rouppillard, coordinateur pour l’Action culturelle pour les établissements du second degré
Yveline Dreyfus, conseillère départementale en Arts visuels.
Claire Hennebo, Michèle Le Lez et Jean-Claude Ferrand, rapporteurs et animateurs des tables

– Les problèmes de la drogue aujourd’hui, par Patrice Pattegay, sociologue

– Lionel Richard, historien présentation de son livre à paraître aux éditions du Chêne, Les mouvements artistiques de 1950 à 2000.

 

2- EXPOSITION ET ARTISTES
L’exposition d’art contemporain, du 25 mai au 17 juin :

Choisie par IFLF, Inès Champey, critique d’art reconnue, propose à six artistes qu’elle soutient, de venir montrer une production à Gonesse.

Extrait d’une conférence d’Inès Champey dans laquelle elle les avait déjà rassemblés cf. «Un formalisme réaliste » ( voir Formalisme, jeu des formes, ouvrage collectif, publications de la sorbonne, 2000) : « Pour Andrea Fraser et Matthieu Laurette,cela n’a plus de sens aujourd’hui d’être peintre, ni même de produire des objets en fonction de considérations plastiques ; Bernard Piffaretti et Gwen Rouvillois sont peintres ; Yoon Ja et Paul Devautour se disent opérateurs en art et construisent une mise en abyme de l’ensemble du champ artistique ; Patrick Saytour construit des formes indifféremment bidimensionnelles ou tridimensionnelles qui jouent avec la hiérarchie des genres. »