Dans le milieu des années soixante dix, Pierre Merejkowsky  a participé aux prémices de la  création du Mouvement Ecologique. Il s’agissait de créer tout de suite une société parallèle qui en s’opposant principalement à l’énergie nucléaire, symbole de la domination de la technologie sur l’homme et la femme, construirait une société à l’échelle humaine. Dans cet esprit germa l’idée sans doute contradictoire de présenter un candidat à l’élection Présidentielle, celle de René Dumont.  Dans ce récit, PM et AC font sans cesse référence à cette libération des  esprits et des corps qui s’opposent aux prédateurs qui veulent construire par peur de la mort  un monde fondé sur le rationnel de la production, de l’efficacité, tant électorale qu’affective. AC estime en effet que l’enthousiasme d’un mouvement vert balbutiant a été détourné de son chemin par les professionnels, les prédateurs inféodés en fait au Parti dit Socialiste et PM  dans sa quête effrénée et répétitive transpose de son côté cet enthousiasme propre à l’éclosion de toute révolte dans une refondation des rapports amoureux qui déboucherait sur un monde tragi et plutôt comique débarrassé des chauffe – eaux et des bus anti -pollution.

A travers ces deux personnages de PM et de AC se dessinent  les facettes d’une même évolution : celle du salutaire rêve d’une révolution qui en repoussant la haine de l’autre se transforme en une quête effrénée d’un nouveau rapport sexuel qui sera la matrice d’un monde débarrassé de ses prédateurs.

 

 

ICH BIN TRES GENTIL

JE NE SUIS PAS UN TERRORISTE

 

 Les éditions du crime et du châtiment

 

 

 Dimanche 18 mars

Je n’ai aucune raison de vous cacher mon identité.

Je m’appelle PM.

Je suis de taille plutôt petite. Je porte des lunettes. Je vous aime.

C’est dimanche.

Ils ont dit que la neige n’allait pas continuer à tomber.

XX m’a dit qu’elle me téléphonerait. J’espère qu’elle va me téléphoner. Je ne suis pas certain qu’elle va me téléphoner. J’ai peur qu’elle ne me téléphone pas. J’aimerais qu’elle me téléphone. Je ne supporte plus vos rapports de séduction. XX est liée par son corps à l’homme de sa vie. L’homme de  sa vie est parti sur le chemin de Compostelle, c’est son problème.  Non, j’ai tord, c’est mon problème. LLL s’est suicidée. Elle a été paysagiste, elle n’a plus été paysagiste, ses parents étaient des connards d’extrême droite, elle a écrit un scénario en commun avec une cinéaste scénariste femme qu’elle aimait, un producteur a repris le scénario en s’arrangeant pour l’éjecter, elle, LLL. C’est tellement jouissif pour un producteur de masquer une impuissance créatrice en se donnant un rôle d’éjecteur sous des prétextes d’efficacité professionnelle.   Nous sommes tous coupables, TOUS, du suicide de LLL.

Et vos téléphones je ne les supporte pas.

Vos bagnoles, je n’en veux pas.

J’ai un chauffe eau. Ca me suffit largement.

 

Dimanche 18 mars

Qu’est ce que ça peut vous faire de connaître mon nom ?

Je ne vous dirai pas mon nom. Ils ont pris l’habitude, les dominants, de personnaliser le débat, la politique. Ils attendaient tous de savoir qui, de moi, ou de B.  allaient finalement sortir vainqueur du débat qui nous opposait et qui nous oppose toujours.  Je ne suis pas un débateur. J’ai un téléphone. Je n’ai pas la télévision et vous pouvez si vous souhaiter me téléphoner, ça m’est parfaitement égale. Le nom complet de B. et des autres seront  dévoilés le moment venu et ce jour là, les comptes seront réglés. Définitivement. Le système médiatique nous oppose les uns avec les autres. Un jour les chasseurs contre les non chasseurs, le lendemain les français contre les non français, le surlendemain, l’extrême gauche contre l’extrême droite ….Mais je vous le dis, à tous, le temps viendra où tous ce qu’ils appellent les extrêmes se débarrasseront des manipulateurs vendus à la presse…comme cette salope d’avocate. (oui salope, j’ai le droit d’employer ce terme et je vous emmerde tous et toutes autant que vous êtes, femmes ou hommes, ce n’est pas la peine de tenter de nous diviser entre homme ou femme) Ce qu’ils ne comprennent pas et qu’ils ne veulent pas voir c’est leur pourriture. Votre pourriture.

Elle m’a souri quand je suis entré dans la salle de sport.

Elle était assise sur la selle d’un vélo d’appartement.

Et puis elle a écarté ses cuisses pour me montrer sa petite culotte.

Qu’est ce que j’en ai à foutre de sa petite culotte ?

Vous n’avez pas encore compris que le principal danger, c’est leur programme électro nucléaire fasciste ?

Vos chauffe eau, et autres cafetières en chauffant l’eau en un temps records contribuent largement à la demande électrique et donc à la mise en œuvre du programme électro nucléaire fasciste.

Je ne suis pas  animé par un souci de communication. Je ne suis pas un communiquant. Je ne suis pas un porte parole, ni un porte voix, ni un délégué élu ou non élu.

Mort aux fascistes, aux bureaucrates, aux manipulateurs, aux présidents des associations loi 1901 aux profs de fac et aux réparateurs de chauffe eau.

 

Dimanche 31 mars

En fait je me suis trompé, j’ai manqué de précision. Je suis plutôt d’une taille que je qualifierai sans exagération de moyenne.

C’est dimanche.

Le pape élu leur a souhaité de passer un bon dimanche, l’avant-veille il leur avait souhaité de passer une bonne nuit. Les papes veulent tous passer des bons dimanches. Et de bonnes nuits. Le dimanche qui a suivi la crucifixion de Christ, Judas a fait la constatation que les  Disciples de l’Evangile Reconnu  avaient mangé et dormi, alors que lui, le traitre désigné pour l’éternité, il n’avait ni mangé, ni dormi puisqu’il s’était pendu manifestant ainsi son attachement à la personnalité extravagante d’un Christ qu’il avait désigné au Martyr collectif conformément aux vœux de Madeleine et de Elsa.  Je ne sais pas si Christ était d’une taille moyenne ou grande ou petite. En tout cas en ce qui me concerne je n’ai jamais laissé entendre que je voulais dîner et dormir et encore moins me pendre dans la chambre de XX.

Je dois sur cette  triple question faire preuve d’une intransigeante clarté. Je vais faire un procès à XX. Je ne vois pas pourquoi XX s’arroge le droit de refuser de coucher avec moi. Dans le cas totalement improbable où je me laisserais aller à exiger par tous les moyens de coucher avec XX, soit par le chantage, soit par une exhibition, un attouchement, voir un viol, je serais à juste titre condamné par la justice de la république socialique.  Par contre XX, en refusant de coucher avec moi, m’impose  sa propre règle. Je considère donc que je suis parfaitement fondé  à demander à la Justice des dommages et intérêts pour réparer une tentative d’emprise sexuelle sur mon propre mode de fonctionnement. J’ajoute également que confronté aux ricanements d’une avocate de ma connaissance, j’ai unilatéralement décidé de ne pas procéder sous huitaine à la réparation de mon chauffe eau.

Le chauffe eau, c’est le territoire. Le territoire de l’hygiène conjugale. Je refuse le territoire de l’hygiène conjugale. Je refuse de partir en vacances en voiture avec XX. La voiture avec bonus ou prime à la casse c’est le symbole de la liberté du couple enfermé dans son hygiène de territoire et rêvant de se déplacer dans un autre territoire enfermé et hygiénique.

Je ne suis pas un gourou

Je ne suis  pas un gouru

Oui RU et RU et RU

Vive l’Internationale. Ah bas le territoire hygiénique.

Ru et tu et ru

Dimanche 31 mars

Leur pape élu leur a souhaité de passer un bon dimanche, l’avant-veille il leur avait souhaité de passer une bonne nuit. Les récupérateurs et les prédateurs agissent toujours de concert. A l’origine de toute institution papale ou génératrice de chauffe eau, il y a un mouvement inorganisé. Le mouvement du 22 mars et autres Cohn Bendit  voulaient abattre le capitalisme, la planète pour eux n’appartenait pas au vivant et était donc séparée de l’oppression capitalistique. Avec quelques camarades dont je n’ai malheureusement pas retenu les noms, nous avons défilé avec des masques à gaz sur le boulevard Saint Michel pour alerter les propriétaires de voiture à pot à  la casse sur les dangers qu’ils faisaient personnellement courir à l’ensemble de la population,  je suis passé en direct sur RTL, à cette époque la radio n’était pas dirigée officiellement par les prédateurs professionnels, et puis,  il y a eu ensuite la première manifestation organisée à Bugey contre la centrale nucléaire, cette manifestation a été initiée par Pierre Fournier, figure historique de Hara Kiri Hebdo, qui ne présente aucun point en commun avec la personnalité du Professeur Choron que le réalisateur Pierre Carles s’est ingénié à  présenter comme le principal animateur de Hara Kiri Hebdo afin de ridiculiser toutes formes d’utopie remplissant ainsi le cahier des charges de sa chaine Canal PLUS, mais la question n’est pas là, la question des valets  sera réglée plus tard,  avec PM de moyenne taille ou petite, peu importe, je suis ensuite allé cherché René Dumont à la descente d’avion pour qu’il soit le premier candidat écolo en 1974, Dumont a trahi, il n’a pas donné son temps de parole, et a appelé à voter pour François Mitterrand au second tour, l’offensive généralisée contre toute forme d’auto organisation à l’échelle humaine s’est  déchaînée. Ils m’ont traité de Terroriste Vert dans un de leurs torchons branchés. Ils ont multiplié les coordinations, les officines de pouvoir en forme de comités de soutien et ils n’ont pas tardé comme les Delépine et autres Grolandais alliés de Depardieu  et autre Taddei à dissoudre leurs haines d’eux-mêmes et leur peur de la mort  dans le cognac.

Nous devons faire preuve de lucidité.

Les leçons de l’Histoire doivent être tirées.

La Ministre Verdâtre passée a une large part de responsabilité dans notre misère sexuelle que Robespierre et sa clique ont institutionnalisée en détruisant toute forme d’entraide.

Et ce au nom du Siècle de la Lumière.

Dimanche 14 avril

Un rayon de soleil glisse sur l’œuf dur puis disparaît sous la banquette du café tabac. Les couples avec enfants s’ennuient dans le café tabac. Les couples sans enfant s’ennuient dans le café tabac.  Le Ministre, l’ex Ministre est bourrelé de remords.  Il s’est laissé entraîner dans une spirale de mensonges qui l’a dépassée. Je ne me suis pas laissé entraîner dans une spirale de mensonges qui m’a dépassé.  Je n’ai pas menti. Je n’ai pas jamais dit à XX que je voulais fonder un couple. Je n’ai jamais dit que je procéderai à la réparation du chauffe eau dans un délai raisonnable. Je ne suis pas un couple qui s’ennuie dans le café tabac. Le Ministre bourrelé  pleure. Je n’ai pas pleuré chez XX. XX m’a annoncé qu’elle avait passé une nuit avec un homme et qu’elle avait dit à cet homme qu’elle voulait un enfant de cet homme puisque cet homme lui avait dit qu’elle l’aimait. Cet homme s’est levé. Il s’est habillé. XX n’a rien dit. L’homme n’a rien dit. Je ne dis rien. W1 a été traité de terroriste vert par un mensuel branché dépendant du GDD (Gros Diffuseur de Dramatiques) Le chauffeur du bus à soufflet et à pot anti particules secondaires entrave la montée du bus à un Jeune. Je demande au chauffeur du bus à pot anti particules secondaires si l’entrée du bus à un Jeune qui a traversé la chaussée en dépit du signal au rouge du feu de signalisation socialique est systématiquement interdite par le code du respect civique et laïc. Le chauffeur du bus ne répond pas. Je demande au  chauffeur du bus à pot anti particules secondaires s’il se sent bien. Le chauffeur du bus à pot anti particules secondaires me répond qu’il se sent très bien.

Dimanche 14 avril

Le soleil brille, et alors, et après, qu’est ce que ça peut leur foutre que leur soleil brille. Les cloportes en couple occupent le zinc des cafés tabac. Un rayon de soleil glisse sur les cuissardes d’une bourgeoise. Le rayon disparaît sous le coquetier. Je ne les hais pas, sincèrement,  je ne les hais pas, les couples avec marmaille sont parfaitement libres de s’agglutiner autour d’un zinc d’un café tabac mais je ne pleure pas non plus sur leur sort. Pourquoi est ce que je devrais plaindre un Ministre bourrelé de remords, bourrelé de remords, qu’ils disent, et pendant que tous les couples de  cloportes guettent la une du journal du jour ou de la semaine ou du mois pour savoir si le Ministre bourrelé de remords s’est jeté par la fenêtre,  lui, pendant ce temps là, le Ministre bourrelé de remords, il planque les plans sociaux en Suisse sur des comptes secrets. Je ne suis pas un planqué, ni un déserteur, comme ce petit salopard de PM de petite ou de moyenne taille. Ils ont  supprimé la plateforme découverte du bus à pot anti particules élémentaires conformément à leur volonté d’interdire tout échange qui ne repose pas exclusivement sur la diversité et donc sur le commerce. Le conducteur du bus à soufflet et à pot anti particules secondaires coince un cycliste contre l’arrête du trottoir. Je demande au chauffeur du bus collectif s’il se sent bien. Le chauffeur du bus collectif me répond qu’il se sent très bien. La Ministre Verdâtre se sent très bien. Elle lutte contre la corruption. Contre la corruption ? Oui, et ensuite, quoi ? Et vous, et moi et eux et nous? Et elle ? Elle.  Répondez. Je vous somme de répondre. Vous les enfouissez où les déchets radioactifs et les prédateurs branchouillés ? Dans des mines, sous la mer, sur la lune, dans le système solaire, dans un camp de concentration? Et les cloportes en couple avec leur marmaille en bas âge qui consomment en énergie autant que mille marmailles en bas âge ghanéens, vous en faites quoi ?  Répondez. Je vous sommes de répondre.

Ca vous fait rire ?

Dimanche 28 avril

Je n’ai pas pour habitude de passer mon dimanche dans un bus à pot anti particules élémentaires. Je passe mon dimanche à occuper mon esprit. J’assiste en temps que membre actif et non passif à la réunion citoyenne destinée à favoriser la prise de conscience des habitants du quartier. Je ne suis pas un habitant du quartier. ZZ et WW sont des habitantes du quartier. Elles sont à la recherche de leur propre équilibre. X1 n’est pas en quête de son propre équilibre. X1 avance masqué. La société  est un spectacle, et il convient pour cette raison d’avancer masqué. Je ne souhaite pas avancer masqué. La centrale nucléaire est une énergie centralisée qui en tant qu’énergie centralisée constitue une énergie totalitaire, autoritaire et donc fasciste. Et il est criminel de tenter de recruter les habitants en agitant le spectre de la sécurité. Une centrale nucléaire ne présente aucun risque sanitaire majeur. La riposte de X1 est instantanée. Il démontre en quelques phrases que mon sectarisme hygiénique constitue une inqualifiable tentative de prise de pouvoir sur l’ensemble des participantes de la réunion des habitantes du quartier. ZZ se tait. WW m’invite à me questionner sur l’incontestable rapport qui relie ma misogynie à ma soif de pouvoir. Je ne demande pas à l’habitante haïtienne le numéro de son téléphone mobile. Le désir sexuel révèle notre face cachée qui a été  évoquée par le ministre menteur. Le mensonge est un tigre en papier. Jean Paul Sartre a menti parce qu’il ne voulait pas désespérer les rêves d’émancipation de Billancourt. Je ne devais pas désespérer les rêves d’émancipation de l’habitante haïtienne.

Le refus de la peur et donc du désir de protection d’une habitante haïtienne ou non constitue la seule réponse à la question de la prise de pouvoir de l’énergie électro nucléaire machiste et misogyne.

Dimanche 28 avril

Le bus est un moyen de transport collectif, c’est une affaire entendue, mais la question du collectif est une question secondaire, la question principale est celle du déplacement toujours plus fréquent, nécessitant toujours plus d’énergie, et je parle ici du transport collectif dans l’espace temps, pas du transport amoureux, aha aha aha je plaisante ! Un peu d’humour de brute dans un monde de brutes, il faut bien le reconnaître, de l’humour il en faut, car l’humour existe il suffit d’y croire. Samedi, c’est-à-dire, hier, à vingt deux heures trente quatre, suite aux propos que j’avais énoncés  contre le prof de fac auto proclamé de la décroissance, et ce dans des circonstances qu’il ne m’appartient pas de révéler, un jeune militant verdâtre m’a demandé d’apporter la contradiction à la Ministre Verdâtre auto- désignée comme  tête de liste.  Je ne présente pas mon carton d’invitation, ils n’ont pas besoin de carton d’invitation, ils se cooptent entre eux et ils ne m’ont pas donné de carton d’invitation puisqu’ils ne savent même pas que j’existe. Ils ont atteint l’étape des questions dans la salle. Pour l’instant je les laisse continuer leur rituel socialique. Une chef militante verdâtre habillée en rose tient le micro à la main, les  arrivistes expriment leur refus d’alliance avec les soviétos libéraux fascinés par les combats de boxe, le militant jeune verdâtre guette les prémices de ma position éclairante, en fait c’est pas un militant jeune verdâtre, c’est une militante jeune verdâtre, mais peu importe, le sexe d’un militant n’est pas une question militante, et là c’est ma grande faute, je le confesse, con et fesse, les lèvres roses, rouges, bleus ciel de la Ministre Verdâtre s’entrouvrent. Je suis frappé par un incontrôlable dérèglement nerveux. Je bondis sur la tribune, j’arrache le micro sans fil, j’affirme  que la frustration sexuelle de la Ministre Verdâtre engendrée par les prédateurs néo libéraux est à l’origine de sa tentative de prise de contrôle de l’organisation de l’appareil politique verdâtre qui est lui-même imbriqué dans ses propres frustrations sexuelles qui génèrent ainsi d’autres tentatives de prise de pouvoir ainsi que la Ministre verdâtre l’a elle-même révélée en expliquant dans le micro de la radio socialique du service public qu’elle avait toujours eu dans son adolescence un contact difficile avec les autres adolescents qui  flirtaient et qui baisaient la nuit, le jour, le matin, l’après midi. Le sous chef militant me remercie pour cette question. La jeune militante verdâtre pose une question.  Le Délégué propose de passer au vote. La Chef militante me propose un macaron. J’écrase contre mon talon de fer le macaron. Mon père a exercé toute sa vie sa profession de maçon. Ma sœur n’est pas maçon. Elle a épousé un militant brun rouge pro palestinien.

Et le verre d’eau pétillante que la Ministre Verdâtre ne m’a pas offert constitue un épiphénomène.

 

Dimanche 9 mai

Qu’est ce que ça peut vous faire de savoir où je suis ? Je suis là. Ou ici. Je ne veux plus vous parler. Bien sûr, je connais d’avance les conséquences de mon repli autistique. Je vais passer une atroce nuit. Je suis resté assis sur le tabouret, un tabouret gris ou rouge, ou vert-verdâtre. XX m’a demandé de l’accompagner dans un café au bord du canal. Autrefois, Myriam,  je l’accompagnais dans un café au bord du canal. XX m’a dit « Je t’attends encore trois minutes. » Puis elle a dit « J’attends encore deux minutes » Puis elle est partie.  Je suis resté  sur la berge du canal. Anal. Canal.  Canards. Les canards dans la  mare, mare aux canards. Marre. Un homme moustachu avec une queue de cheval m’a dévisagé. Myriam ne connaissait pas d’homme moustachu. Je ne l’ai pas fait. Vous savez très bien ce qui se cache derrière ce je ne l’ai pas fait. Je me suis exclu moi-même unilatéralement de ce café au bord du canal. Je suis parti là bas,  plus loin, et pas ici. Je suis juste sujet à un dérèglement nerveux passager lié à un sentiment de frustration sexuelle et de culpabilisation ainsi que l’a brillamment démontré MM. MM m’avait raccompagné sur le seuil de sa résidence blindée et elle avait ajouté: « Si je peux t’aider, je t’aiderais ».  Je n’ai pas besoin d’aide. Je le suis le seul responsable de mes frustrations sexuelles intimement liées à mon sentiment de culpabilité. Les exclus n’ont pas besoin de l’aide l’Abbé Pierre. Le peuple a besoin de logement. Je ne suis pas le peuple. Je n’ai rien à regretter. Je ne regrette rien. Je baise très mal, je suis jaloux, je suis possessif, je ne laisse aucun espace vital à une femme lorsqu’elle couche avec moi. Et je ne réparerai pas mon chauffe eau. XX ou une autre à l’exception de Myriam qui s’est peut être suicidée,  finiront toujours par m’annoncer qu’elles aiment un homme qui revient d’Afrique ou de la Bande de Gaza et qu’elles ont justement besoin de ça.

Quoi ça ?

Dimanche 9 mai

Je sais ce que vous attendez de moi. Vous voulez que je reconnaisse que j’ai un problème avec les femmes ou alors éventuellement dans le meilleur des cas avec ma mère.  D’abord je ne comprends pas l’essence supposée de cette question. La femme n’existe pas en tant que femme. Et la mère n’existe pas en tant que mère. La mère est. Mais revenons à la question de la femme qui n’existe pas en tant que femme.  La femme est un genre différencié pour susciter chez vous autres consommateurs votre besoin de consommation puisque vous êtes incapable de trouver le sens de votre mort. La jeune militante verdâtre, la sous chef verdâtre et la Ministre verdâtre du meeting verdâtre ont parfaitement épousé la fonction définie par cette question de genre. Le verre d’eau pétillante que la Ministre Verdâtre m’a proposé était destiné à me montrer que nous sommes dans une interdépendance qui ne repose pas sur une loi naturelle, mais sur le pouvoir de la domination. Et  que le Ministre Verdâtre soit une femme ne change en rien ce simple effet de genre asexué. Je n’ai aucun regret. Mon auto exclusion  est un acte conscient que je revendique pleinement. Je n’ai vraiment pas besoin de ça.

Dimanche 28 Mai

Pourquoi revenir sans cesse sur cette question du bus, de ses particules antipollution élémentaires. Pourquoi faut il encore une fois se pencher sur les motivations profondes et éminemment(imminament ?) respectables des passages qui montent dans un bus le dimanche ? Déblayons radicalement le terrain. Le Dimanche est un jour férié reconnu par la constitution. En ce sens, les passagers du bus ne se rendent pas sur le lieu de travail. Je suis un passager et en ce sens ordinaire, je ne me rends pas sur mon lieu de travail. Alors, dans ce cas, qu’elle est la raison de nos présences dans l’enceinte confinée d’un autobus ? Simplement que dans cet espace clos, et cependant mobile, puisque le paysage, enfin ce qu’il est convenu de désigner sous le terme de paysage, défile, la pensée elle reste immobile. Et c’est cette immobilité de la pensée confrontée à un paysage, à un quotidien en mouvement, en perpétuel renouvellement, ici un pavillon de banlieue, là un commissariat, puis une école de la République, plus loin un centre social psychiatrique, qui  permet justement de trouver un sens, un apaisement. La pensée est enfermée. Elle ne bouge plus. La pensée s’arrête de penser. Elle est  juste pensée, dénuée de toute mémoire, de tout objet, de toute référence. Bref en un mot l’enfermement de la pensée dans un bus anti pollution primaire, c’est la liberté.

Telle est la raison de ma présence hebdomadaire dans ce bus. (il est à noter cependant que les autres jours de la semaine je ne me prends pas non plus le bus pour me rendre sur un lieu de travail, maiscela est une autre question)

 

 

Dimanche 2 Juin

Evidemment, je connais par le détail vos grilles d’interprétation et votre BLD qui répertorie toutes les névroses et autres maladies mentales qui ouvrent de ce fait un traitement automatique sous forme de gélules verdâtres produites par votre industrie pharmaceutique qui sponsorisent aussi bien un groupe d’extrême gauche pour la reconstruction de la 4ème internationale que des marchands d’armes placés sous la dépendance de l’enceinte bétonnée de la centrale nucléaire. Le fait de monter tous les dimanches dans le même bus dénote un grave dysfonctionnement psychique. Mais je tiens à apporter une remarque essentielle concernant votre diagnostique. La structure close d’un autobus, à condition que ses vitres soient soigneusement fermées, et que sa porte à soufflet soit tout aussi soigneusement close constituent un excellent rempart contre la dissémination du gaz de combat sarin. Pourquoi en effet les pouvoirs politiques confrontés à un déficit croissant de nos dépenses de santé abyssale auraient ils eu l’idée de multiplier les trajets de bus les nuits des week end et des veilles de fête ? Chacun sait en effet qu’une attaque au gaz sarin pour avoir le maximum d’efficacité se devrait de se déclencher en l’absence du Ministre Verdâtre responsable depuis de l’ordre écologique.

Et je ne plaisante pas.

 

Dimanche

Pourquoi et par quel processus ai-je eu l’idée saugrenue de laisser un mot sur le répondeur de XX ? Le répondeur voilà l’ennemi. Le répondeur ne répond pas. Le répondeur enregistre. Dans la nuit de la ville, ils et elles ne répondent pas. Ils et elles n’appartiennent pas à la fameuse question du genre dissocié du sexe. Ils et elles ne crient pas dans la nuit. XX a passé trois nuits chez moi. Une première nuit le 15 décembre, la veille de mon inscription à… Quelle inscription. ? J’ai oublié je ne me souviens pas. XX a répété que je l’apaisais. Apaiser ?  Parce qu’en plus ils veulent tous être apaisés ? Apaiser ? Apaiser ? Mais pourquoi veulent-ils, elles, en dehors de la question du genre propre à la différenciation du sexe, être apaisés. C’est dimanche le jour de la réunion destinée aux habitants du quartier, les habitants du quartier ne sont pas apaisés, la sous traitante de vendeuse de perles haïtienne est angoissée, la patronne du café est angoissée, la serveuse du café, sa serveuse qu’elle ne paye pas, se sert directement dans la caisse et  elle se fait sauter par le boucher, l’épicier, et l’éboueur qui n’est pas devenu cinéaste, et elle a rendu l’argent de la note à des clients en terrasse qui trouvaient que la facture note était trop élevée, alors pourquoi elle, la patronne du café garde t elle cette serveuse qu’elle ne paye pas et qui rend l’argent aux clients et qui couchent à gauche puis à droite ? Je  demande pardon à XX, à la serveuse du café, aux habitantes du quartier, à la fruitière, à l’épicière, à la femme du boucher. Vous allez recommencer à dormir, à boire, à manger, et vous éviterez soigneusement de penser que la fin de notre coït apaisant et partagé s’accompagnera de la fuite de césium qui finira inévitablement par s’échapper des deux tours de refroidissement de la centrale nucléaire électro fasciste de Nogent sur Seine située à moins de deux cent trois kilomètres de Paris.  Ce n’est pas la peine de ricaner. La solution est claire et évidente. Cessez de ricaner. C’est là bas, ou là  haut,  chez le constructeur de voitures quia  licencié quatre milles cinq cent sept ouvriers non spécialisés que je trouverais la réponse à vos angoisses. Le peuple est sacré, le peuple connait la vérité, la vérité est résurrection. Et la résurrection est l’espoir de la rédemption qui viendra à bout de mon oisiveté qui par son absence d’objectif clairement quantifié peut conduire effectivement à de graves dérèglements nerveux ou à de graves angoisses post ou pré coïtales.

Dimanche

Il serait effectivement plus simple de considérer que je suis la victime de mes propres frustrations sexuelles. Une telle considération permettrait à coup sûr d’évacuer à peu de frais la question du politique indépendamment de la question du genre. Je n’ai aucune envie de faire les frais de votre joie malsaine. L’immeuble bourgeois barre l’entrée de l’impasse. L’impasse est ornée de plantes vertes et au fond de l’impasse comme chaque jour, y compris le dimanche, une nymphe en marbre s’abreuve à la fontaine. Je n’ai pas soif, du moins au sens que vous l’entendez généralement. J’ai soif de justice. Non pas de votre justice, mais de la justice. Ils se sont bien gardés de m’inviter dans leurs réunions, dans leurs réunions qui se déroulaient au fond de cette impasse, sous la fenêtre qui domine la nymphe en marbre, ils oubliaient tout simplement de m’inviter, je n’étais pas de leur monde, de votre monde, pourquoi auraient ils pris soin de m’inviter dans leurs réunions? Je n’ai suivi aucun  cursus universitaire, je ne suis pas marié à une journaliste de la télévision, je ne côtoie par les dirigeants en vue des partis d’opposition qui distribuent les futures places de sous secrétariat d’état, et c’est pour cette raison qu’ils m’ont écarté de leur réunion et qu’ils ont pu ainsi tranquillement demander à René Dumont d’appeler à voter au second tour pour la candidature de François Mitterrand, alors que l’assemblée générale qui s’était tenue à la maison de la Chimie s’était clairement prononcée pour un refus de vote au second tour. Et ensuite naturellement ils ont continué sur leur lancée. J’ai été mis en minorité par des avocates, ils ont colporté des ragots sur mon compte, je n’ai jamais envoyé une lettre d’insulte à la militante aux petits seins qui devait devenir par la suite notre Ministre Verdâtre. Je n’ai jamais publié la liste de traitres à dénoncer, ou de prédateurs à éliminer de toute urgence. C’est faux. Archi faux. Et évidemment, il est beaucoup plus simple d’expliquer mon appel à une remise à plat du système productiviste par un manque de relation sexuelle. Mais je vous le répète, le loup et l’ourse  finissent toujours par sortir de leurs cages.

Je ne suis pas un provocateur frustré sexuellement.

C’est dimanche, peu  importe la date, je ne vous dirai pas la date exacte, ni l’heure précise de mon déplacement, ni le lieu de mon déplacement, disons que le bus à particules complémentaires roule dans une banlieue, non loin du centre de production de voitures utilitaires ou non. Désormais, à partir de cette date de cette heure que je ne révélerai sous aucun prétexte, et dans ce bus dont je ne vous indiquerai ni l’itinéraire ni le numéro pour des raisons de sécurité évidente, je déclare solennellement que l’humiliation et le viol dont j’ai été constamment la victime non consentante  ne sera plus de mise.

Ne travaillez plus jamais

Ne soyez plus jamais la victime consentante

Et soyez discret, la calomnie rôde.

Dimanche en juillet

Il est en temps en effet de mettre un terme au narcissisme de ma propre pensée personnelle. Il est temps de passer aux actes. L’important n’est pas de se demander si XX reviendra ou ne reviendra pas de Patagonie ou de la Dacie Orientale, l’important est de se répéter que les moments passés dans le bonheur ne sont que des moments passés dans le bonheur et que l’instant passé repousse la peur de la mort, de votre mort. La situation s’aggrave. Le sous préfet a publiquement reconnu que la troisième tour de refroidissement a dégagé un nuage gazeux faiblement radioactif. Je ne dois pas m’enfermer dans le souvenir éternel de XX. Le chagrin quotidien que me cause l’absence de XX est un acte de repli sur moi même et donc une enfance, je veux dire une offense, au monde et à son créateur, et à notre création. Je n’ai pas le droit de nier l’amour, le désir que YY  me témoigne. Et si ce n’est pas le désir que YY me témoigne cela pourrait fort bien être le désir de CC, de BB, de AA voir même de E. Je n’aime pas BB. Le départ ou l’arrivée de YY ou de XX  ne présente qu’un intérêt limité dans l’espace temps de mon désir affectif et donc narcissique. Juste avant son  départ XX a effleuré ma tempe de ses lèvres et a murmuré que  nous nous téléphonerons et cet effleurement sur ma tempe, droite, illuminera l’ensemble de mes souvenirs. Le chagrin quotidien est un acte profondément anti social.  La pensée, ma pensée, votre pensée doit trouver le chemin de sa propre liberté.

La grille est fermée.

Dimanche en juillet

Mes humiliations que j’ai évoquées ne représentent qu’une toute partie de mon iceberg personnel. Je ne suis pas entré dans un processus de haine, de rejet. Entendons nous bien sur cette question. Si contrairement à PM, moi, AC, j’ai unilatéralement décidé de porter à la connaissance de tous les identités de ceux et celles qui ont capté pour leur seul profit nos luttes, c’est uniquement par souci d’efficacité. La gnosse politique n’est pas désincarnée de l’humain. Je ne suis pas désincarné. Je souffre. Je ris. Je pleure. Je mange et je dors comme n’importe quel prédateur masculin ou féminin.(féministe ?). La jeune fille qui se doit de développer des efforts de séduction pour se prouver qu’elle existe en tant que future femme, ou mère, n’est pas responsable de son asservissement, et je n’ai donc aucune raison de révéler l’identité d’une victime d’un système qui pour se prouver son existence estime qu’elle se doit de m’adresser un sourire lorsqu’elle lit un exemplaire de la presse bourgeoise sur le zinc du comptoir que nous fréquentons chaque dimanche depuis plus de trois ans. La vitesse, le renouvellement des sensations et ce que vous appelez la nouveauté entre dans ce processus de destruction de la planète. Je n’ai aucun esprit de conquête ni féminine ni immobilière ni mobilière. Je suis simplement animé par un souci d’efficacité et de lucidité. Le chauffe eau et son représentant portent la marque de leur propre incompétence. Il serait parfaitement possible de chauffer l’eau par le rayon gratuit d’un soleil qui doit nous donner son énergie pour encore quelques centaines de millions d’années. Je ne renoncerai jamais, ni maintenant, ni dans cinquante ans. L’incompétence doit être dénoncée. Par tous les moyens connus et inconnus à ce jour.

Et en ce sens le recours à une arme feu entre dans le champ du possible et de la nécessité du moment.

Dimanche plus tard

L’arrêt du bus laisse filer le jour du petit matin. Un avion vole. Le plan d’accès du centre de production de voitures utilitaires n’est pas dessiné sur le plan socialique de la Mairie. Un pont enjambe un chemin de fer. L’immigré répond à ma question. Il est impossible d’accéder au centre de production des voitures privées par un transport en commun, ou par un vélo. L’accès du centre de production des voitures utilitaires n’est accessible qu’aux automobiles privées ou collectives. Je ne regarde pas les deux enfants qui jouent à un jeu autorisé. La rue monte. Le retraité ne sait pas où est l’arrêt de la navette reliant les dortoirs  au centre de production  des voitures utilitaires. Il n’a jamais eu connaissance de l’adresse du centre de productions des voitures particulières ou des véhicules utilitaires. Un peintre non extraverti me demande depuis son téléphone cellulaire si je ne connais pas l’adresse d’un exorciseur. Les ombres  m’encerclent. Je remonte une avenue.  Le peintre extraverti  est parfaitement libre de coucher avec XX  et encore une fois face à l’urgence de la situation il est temps de mettre un terme à nos rapports de jalousie névrotique.  Je descends une avenue.

La grille du centre de production des voitures utilitaires est ouverte.

Dimanche plus tard

L’ombre se découpe sur la gare de marchandises. La gare de marchandise est fermée au public. Les déportés ne sont pas enfermés dans la gare de marchandise. Je ne vous parle pas. Ils ne me parlent pas. Je n’ai pas de plan de la ville. Je n’ai pas besoin de plan. Je ne suis pas victime de votre propre incompétence. Je ne change pas de trottoir ni de direction. L’avenue enjambe la voie ferrée. Le chien ne hurle pas. Les loubards ne me connaissent pas. L’épicerie générale est fermée. Le centre social est fermé. La maison de retraite est fermée. Le centre psycho pédagogique est fermé. L’antenne du commissariat principal est ouverte. Je marche. Ils ne marchent pas. Le plan de la ville n’est pas affiché dans la ville. L’avenue monte au dessus du quai de la gare. Les déportés ne sont pas assis sur les bancs de la gare. Les lampadaires municipaux s’allument. La vitrine de la Maison de la Presse s’éteint. La façade de la Mairie est  illuminée par une série de projecteurs. L’électricité  est produite par le générateur, la turbine, la tour de refroidissement de la centrale nucléaire non fissurée. Le plan de la ville n’est pas affiché sur l’entrée de la gare. Un contrôleur assermenté contrôle les entrées de la gare. Je ne rentre pas dans la gare. L’avenue descend. Le plan de la ville n’est pas affiché sur la façade de la mairie. Je n’ai pas besoin de vos plans, ni de vos mairies, ni de vos centres psycho pédagogiques, les déportés se sont assis devant le banc vide de la mairie, je ne suis pas un déporté, ils ne me déporteront pas. L’espace m’appartient, l’espace nous appartient. Nous ne sommes pas enfermés dans vos tours de refroidissement fissurés. Le sous préfet est un assassin. Je ne suis pas un assassin.

Le chemin est tracé.

Le jour de la rédemption générale collective et personnelle est proche.

Aux armes

Aux armes, citoyens.

La grille est fermée.

Dimanche 10 aout

La grille est fermée. Un papier gras s’envole. Une tête triste anguleuse s’encadre dans le guichet vitré de la guérite verdâtre. Le papier gras retombe sur l’asphalte. Je frotte mon bas ventre. « C’est pourquoi ? » demande la bouche placée sous la tête anguleuse.

Je ne monte pas sur un tonneau. Je ne suis pas entouré par une logistique composée de militants des deux sexes qui auraient pu prévoir de mettre à ma disposition un tonneau. Je ne suis pas non plus armé. Je ne possède pas de port d’armes autorisées. Et d’ailleurs je n’ai pas de tonneau.

« C’est fini le temps des ouvriers et du Jean Paul Sartre debout sur un tonneau entouré de sa clique maoïste qui s’est depuis reconvertie dans la société du spectacle, affirme la bouche anguleuse

« Et c’est pas pour ça qu’on est inculte et con. D’ ailleurs…s’interrompt la poursuit la bouche anguleuse

« D’ailleurs ?

« Rien »

Une voiture de direction non paritaire se faufile entre mon bas ventre et la bouche anguleuse.

Le directeur sans képi détache sa ceinture de sûreté.

« La rupture amoureuse est un acte politique. La frustration est politique. Ils nous demandent chaque jour d’être en pleine forme. D’être équilibré. Je ne suis pas à la recherche de votre équilibre. L’équilibre ne peut pas exister en dehors de la paix de l’univers, nous sommes l’univers » dis je.

Le directeur sans casquette ni képi enfile une paire de lunettes noires.

Mes cordes vocales se tendent. Je ne parle pas doucement. « Je n’ai pas à juger le comportement de XX qui a affirmé que j’étais semblable à un petit enfant qui éprouvait le besoin de se faire admonester. « Cette sortie n’est pas une entrée. Le personnel ne sort pas par cette sortie ni par cette entrée, reprend la  bouche anguleuse.   « Nous ne sommes pas ridicule » dis- je. Le directeur sans casquette ni képi enclenche la première vitesse de la voiture de direction.  « Ce que j’ai dit, je l’ai dit. Les ouvriers désormais devront cesser de produire de l’acier. L’acier c’est le char d’assaut, c’est la centrale nucléaire fasciste, c’est la compétition, je ne suis pas la compétition, XX est libre de s’envoyer ou de ne pas s’envoyer en l’air, d’ailleurs… d’ailleurs… je suis ailleurs, nous sommes tous ailleurs. « Le personnel encadrant et encadré quittent le centre de production avec leurs propres voitures en empruntant une sortie qui débouche  directement sur l’entrée ouest de l’autoroute régionale » explique la bouche rigide Je ne monte pas sur la chaise. La chaise est posée sur un matelas. La chaise est une chaise en paille. Le matelas est un matelas graisseux. « Désormais les ouvriers du centre de production seront payés pour ne plus produire des voitures particulières ou prioritaires à particules fines. Ils commenceront par ne rien faire et ensuite par ailleurs ils élaboreront un autre progrès, nous sommes des forces de progrès unitaire » dis je d’une seule traite et sans un seul bafouillage..

« Nous ne sommes pas ridicules » approuve la bouche rigide.

La voiture de direction allume un feu anti brouillard. J’avale un cachou. Un chat hurle.

Dimanche  10 Aout

La grille est entr’ouverte. Un papier gras dépasse d’un carton vide. L’ordre règne. Les caméras de surveillance surveillent. Le lampadaire municipal diffuse une lumière électro nucléaire. Je ne plaisante pas. Je n’ai aucune envie de plaisanter. Trois jeunes stationnent. Les jeunes n’ont pas le droit de stationner. Les jeunes doivent se déplacer. Le stationnement s’apparente à une manifestation sur la voie publique. Je ne suis pas la voix publique. Les trois jeunes attendent. Ils ne stationnent pas. Ils attendent. « Qu’est ce que tu veux ? » demande le premier jeune. « Je m’appelle AC » dis- je. « Tu viens pourquoi ? » demande le premier jeune. « Je ne plaisante pas, je vous demande de m’écouter » dis je. « AC c’est pas un nom ça » ajoute le premier jeune. « Je ne plaisante pas. La Direction du Parti Communiste Chinois a  fusillé un potentat local communiste qui avait jeté volontairement des déchets toxiques dans une rivière populaire» dis je «  C’est pas que tu nous déranges, mais nous tu vois, la nuit on  s’arrête pas, on bosse,  on vend pas du délirant, on vend des illusions hallucinées et c’est pas parce qu’on est une bande de jeune post délinquante ou pré délinquante qu’on a pas notre business personnel » poursuit le premier jeune « Je veux acheter une arme » dis je. « Et alors ? »  « Alors ? » « Alors ? » répète le jeune postprédélinquant. »Je ne suis pas un halluciné de l’intérieur, un jour dix milles indiens sont descendus de la montagne, il y avait dans la vallée une usine qui leur foutait à tous le cancer, et bien, l’usine, ils l’ont détruit à coup de barre de fer » dis –je. «  La violence ne mène à rien. » constate le premier jeune. « Alors, moi je vous le dis, en vérité, il ne faut pas se laisser entuber par les José Bové de service, qui se contentent de démonter poliment un Mac Donald en espérant ainsi se faire passer pour un saint héros biblique que le juge s’empressera de condamner en s’en lavant la main droite afin de faciliter une réinsertion qui se matérialisera par un siège élu au vote majoritaire de député européen » dis je. Un volet s’ouvre. Une tête  carrée surmontant un survêtement kaki apparait. « Le pouvoir dresse sciemment les minorités les unes contres les autres, les prédateurs organisés et élus au vote majoritaire vous laissent vendre de la drogue afin de vous convaincre que l’action collective ne peut être qu’une action commerciale, et non acte d’échanges, d’entraides, et d’amour » dis je en m’asseyant sur une chaise. La chaise n’est pas hallucinée. C’est une chaise défoncée par le temps et l’usure de la solitude. « Tu sais quoi ? On devrait s’associer » reprend le premier jeune » L’état policier prend le prétexte de la lutte contre la drogue pour instaurer une situation de pré guerre civile qui  permettra d’inciter les habitants résidents à s’équiper de caméras de vidéo surveillance » « Si t’as besoin de rien, t’es tout de suite servi » affirme le second jeune « Tout de suite servi » confirme le troisième jeune. Je ne reprends pas mon souffle. Je suis encadré par une bande de jeunes. Je n’appelle pas la police municipale. Je ne stationne pas. Mes cours de musculation bi hebdomadaires m’ont donné une hygiène de vie. « Ils ne savent plus où donner de la tête, leur système en générant sans cesse de nouveaux besoins rend nécessaire ce qu’ils appellent la démocratie parlementaire, et pour échapper à cette contradiction, ils vont se suicider entre eux, une aube nouvelle et non irradiée va tous nous surprendre, y compris le José Bové. La parole est une arme, l’arme est un acte. La jouissance personnelle propre à l’hallucination hallucinogène sera remplacée par une jouissance collective armée. Je ne plaisante pas.

«  Je crois pas qu’on puisse s’associer, dit le premier jeune.

« Nous on n’a pas fait d’étude» dit le second jeune.

« On est des jeunes » dit le troisième jeune.

Dans ce cas pourquoi voulez vous connaître la provenance de cette arme de troisième ou de sixième catégorie posée sous ma brosse  chaussures, et contre ma  brosse à dents ? Peut être avez-vous peur ? Peur d’un enfantillage à bases de petites culottes et de chauffe aux qui se transformerait en une lutte armée, même pas expérimentale ? Alors je vais vous rassurez. Devant Stalingrad, ou dans le village du Moyen et Haut Orient des policiers armés d’arme de poing de septième catégorie ont tiré avec des armes réelles. Un bain  de sang comme ils disent. Aussi je vais répondre à vos intentions bonnes ou mauvaises. Les morts sont morts avec une balle dans la tête. Ou dans le sternum. Ou dans l’anus. Et là, sincèrement, que répondez vous ? Est-il préférable de mourir d’une arme armée dans une exaltation collective ? Ou bien est il préférable, hautement préférable,  de se mortifier en regrettant vos orgasmes éthérés ? Qui est responsable ? Qui est irresponsable ?

Je n’ai pas peur.

Dimanche 17 aout

J’ai peur. D’ailleurs l’origine de ma peur ne vous angoisse pas. Mon angoisse n’agit pas sur vous comme sur un gaz de combat, je ne suis pas un gaz, ni un combattant. Je ne suis pas monté sur un tonneau devant la guérite étroite du centre de production de véhicules légers ou lourds ou blindés. Et pourtant le tonneau et la chaise délaissée vous distraient, vous amusent, vous délassent. Alors bien sûr vous vous esclaffez. Ah ah ah. Ah Ah Ah. Ah Ah et Ah. Et vous n’êtes pas les seuls à vous esclaffez. XX aussi s’esclaffe. AH AH AH. Vous aimeriez bien savoir qui se cache derrière l’identité de XX, pour sans doute ensuite vous esclaffez tout votre saoul. Je ne suis pas saoul. Je ne bois que de l’eau minérale. Et vous pouvez continuer à vous esclaffer. AH AH. Comment est il en effet possible de s’imaginer  qu’après tout ce qui s’est passé, il serait encore possible que des grilles puissent s’élever au dessus d’une étroite guérite grise et que des ouvriers débarrassés de la milice patronale fascisante et de la bureaucratie du syndicat acheté par le patronat puissent se lancer dans la construction d’un front uni étudiant syndicaliste intellectuel ouvrier qui mettra fin à l’esclavage des chaînes de montage, au progrès du Taylorisme Stakanovien bolchévique ultra libéral ou non ? Je suis  un clown, un bouffon, voir un poète, c’est cela même un poète. Un poète qui ne réparera pas son chauffe eau. Alors dans ces conditions, il est parfaitement évident qu’elle a eu parfaitement raison…Elle, pas XX, ni ZZ, Elle, elle.  Et elle, elle a eu parfaitement raison… Je l’ai rappelée. Elle.  Je savais qu’elle ne me rappellerait pas.  Pas elle.  Mais une autre. Il était inutile d’entretenir des illusions qui à la longue se retourneraient immanquablement contre moi-même, alors dans ces conditions il était parfaitement normal qu’elle me réponde « tu ne m’as pas appelé pendant dix ans, tu m’appelles aujourd’hui, je ne peux pas te parler laisse moi un message ». Je n’ai pas rappelé le peintre de ma connaissance, ni à l’apprentie comédienne, ni à l’ancienne sympathisante d’action directe, ni à la femme non voilée qui a épousé la cause de l’éducation nationale, ni à l’éducatrice de rue, ni à la cousine de ma nièce. Un pauvre hère est sorti de l’église récente. J’ai demandé un verre d’eau. L’apprenti m’a apporté un verre d’eau. Le peintre m’a apporté une bouteille d’eau. J’ai obéi. J’ai laissé un message sur son répondeur. J’ai dit « Je suis désarmé. Je ne suis pas armé. » Une pauvre hère est entrée dans l’église récente. J’ai dit que j’étais envahi par un profond dérèglement nerveux et que j’avas agi par culpabilité, que j’étais coupable et que j’avais peur. J’ai affirmé qu’un maçon et que  son apprenti installé sous un chauffe eau immobile m’avaient donné à boire et à manger. J’ai ensuite ajouté qu’un jeune ivrogne m’avait accosté sans aucune forme d’aune sorte de préambule. Je lui avais répondu que je voulais parler à une femme qui habitait dans la capitale Le jeune ivrogne m’avait demandé pourquoi je stationnais devant un arrêt d’autobus à fines particules pré élémentaires face à une guérite étroite alors que la femme que je voulais rencontrer habitait dans la capitale. Je lui ai répondu que je n’avais pas vu depuis dix ans cette femme qui habitait dans la capitale et qu’il convenait parfois d’agir d’une manière qui nous permettait de nous concentrer sur la quête d’une  fraternité qui pouvait largement dépasser un délai de dix ans.

Et dans le même ordre d’idée, je vous le dis franchement et en ce qui me concerne, je ne suis absolument pas désarmé face aux offres de promotion de nouveaux téléphones mobiles. Je suis parfaitement capable de renoncer du jour au lendemain à consulter ma messagerie sociale privée et personnelle.

Je ne souhaite pas particulièrement prendre la parole.

 

Dimanche 31 aout, 16h43

Ils ne me feront pas taire. Je parle. Je continue de parler. La lampe éclaire le carnet sans spirale. Les rideaux sont fermés. La fenêtre est ouverte. Ils dorment. Ils se grattent le nez. Le carnet sans spirale est posé sur la table. Ils baisent.  La table est posée sur le plancher. Le plancher ne bouge pas.  Le plancher ne pense pas.  Je n’ai aucun compte à régler. Je ne suis pas un adepte de vos réglementations internes et de vos règlements externes. Je ne ressens aucune fascination pour le dérèglement nerveux de PM. L’incompétence, les lâchetés liées à des dérèglements nerveux doivent être dénoncées. La survie de la terre passe par des dirigeants compétant. La CGT du non spectacle,  le Général de Gaulle, le Parti dit Communiste Français et les oligarques du complexe électro nucléaire fasciste nous ont asséné pendant les trente cinq années glorieuses que l’électricité nucléaire serait une énergie hautement compétitive puisque bassement décentralisée. Et maintenant la compétitivité de la centrale nucléaire il faut la rentabiliser. Le citoyen marié ou divorcé doit payer. Payer et encore payer l’addition du vote majoritaire. C’est-à-dire le coût. Votre coût, le coût du démantèlement du réacteur nucléaire devenu obsolète suite à l’invasion du vivant symbolisé  par l’invasion de la bactérie résistante au bêton armé de mauvaises intentions et de la pluie chimiquement transformée en eau pure.  La fiche  sans aucun coût est éternelle. Le nom de PM est à jamais dans le carnet sans spirale.

Dimanche 31 aout, 16h4

Le chauffe eau est définitivement démantelé. Il ne produira plus de bactérie résistante à l’acier blanc. La parole n’existe que par la complémentarité du déchet. Je ne suis pas un déchet. Mes dérèglements nerveux sont inscrits dans le carnet à spirales. Elle ne m’a pas dit que je l’avais envahie, mais elle m’a fait comprendre  que je l’avais envahie.

Les mots ont un sens. La parole a un sens.

Je vous envahis. J’empiète sur votre espace. Je modifie par ma seule présence votre environnement. Je vous téléphone dix huit fois de suite entre vingt heures du soir et vingt deux heures de la nuit pour vous demander de me rappeler.

Elle n’a pas pu manger son plat de nouilles vinaigrettes. L’intensité de mon débit verbale a rendu impossible le passage des nouilles cuites à la vinaigrette dans une assiette émaillée de Ris Orangis. Son amant potentiel depuis dix neuf ans a exposé les différences entre la perte de la foie apostolique et non romaine et l’espérance perdue en l’URSS, la patrie du socialisme réel et de ses réacteurs nucléaires et ses chauffes eaux communautaires. La lampe basse nucléaire éclaire la table haute. La lampe éclaire les plis de carte routière impeccablement dépliés. Mon index droit atterrit sur la commune Ariégeoise de Verdun.

Dimanche 31 aout, 16h47

Une nouvelle fiche, concernant la fiche de PM a été rédigée  dans l’instant que cette rédaction imposait. Ils ont déversé des bennes  de flotte radioactive dans l’Océan qui borde l’entrée Nord de la Centrale Nipponne.

Le nom de PM est souligné à l’encre verte. La rubrique profession spécifie que PM exerce une profession d’employé de banque. La rubrique origine indique la mention Juif. La rubrique opinion politique indique Réactionnaire de Gauche. La rubrique interventions militantes spécifie que  PM et moi-même AC nous avons attendu le professeur René Dumont à sa descente d’avion à Orly, que nous lui avons proposé d’être le premier candidat écologique aux élections présidentielles de 1974, que nous sommes rentrés  dans la deux chevaux privés du professeur René Dumont, que ce Professeur Dumont s’était engagé en cas de réponse favorable de sa part à céder son temps de paroles à la télévision à une série de porte paroles non  représentatifs du mouvement et que sa photographie serait absente des affiches électorales conformément à notre refus de recourir à un sauveur suprême. La rubrique fonctionnement interne stipule que PM malgré son incontestable refus des structures des prédateurs encartés ou non, s’est graduellement convaincu de l’existence d’une Femme Suprême  (j’ai naturellement ajouté de ma propre main droite que cette contradiction s’expliquait de toute évidence par les origines ethniques de PM), la  conclusion numéro une spécifie que PM s’est désolidarisé du comité de soutien de Dumont et qu’il s’est comporté comme le pire des déserteurs en prétendant (à cette époque à tord) que les minorités ne seraient pas représentés dans ce comité. J’ai paraphé la mise à jour de cette fiche d’auto-renseignement non unitaire (l’unité n’est pas le vivant, le vivant est multiple contrairement à l’énergie électro fasciste)

Je n’ai pas encore rédigé à ce jour ma propre fiche d’auto renseignement non unitaire.

Fiche d’auto renseignement modifiée ici  le 31 aout à 16h49

A vérifier. Ou à épurer. Ne pas détruire. Jamais. Ni brûler.

Dimanche 31 aout, 16h47

La mention manuscrite écrite par ma main droite « Jugement intérieur et définitif » chevauche le tracé en rouge de la route nationale et nationaliste. La sanction sera impitoyable. Je ne crois pas à votre système de vote démocratique majoritaire. En ma qualité de citoyen libre et responsable, je suis le seul dépositaire de mon libre arbitre, et mon libre arbitre m’autorise  à formuler les questions et les réponses. Je suis le coupable. Je suis l’accusé. Je suis le procureur. Et il n’y a pas d’avocat commis d’office ou engagé par le dispositif de l’Aide Juridictionnaliste.  Je vous envahis. Je vous ai envahi. Je ne respecte pas votre espace vos rêves vos amants potentiels vos tables basses ou hautes les plis impeccables de vos cartes routières internationalistes vos vacances chauffées vos chats familiers ou non. Vos nouilles sautées. Et la pérennité de vos chauffe eaux. Je reconnais les faits. Je ne dois plus laisser dix sept messages sur son répondeur entre huit heures du soir et vingt deux heures en lui demandant de me rappeler quand elle aura le temps ou le désir de me rappeler. Je ne dois pas refuser de dire bonjour à l’architecte qui assure un hébergement non renouvelable contre un versement de six cent quarante trois euros en liquide alors que son agence d’architecture a pour objet de rénover les appartements du pauvre afin de permettre une augmentation des loyers qui attireront une clientèle aisée qui assurera l’élection du maire verdâtre en place alors que dans le même espace temps rénové l’épouse de ce même architecte lassée par le flot de propos mondains  ne baise plus rendant ainsi encore plus attrayant le chatoiement du bandeau orange/liberté/téléphone que retient la chevelure de la Karpatte provisoirement hébergée.

La sanction ma sanction ma faute ma culpabilité me saute au visage.

Mon auto-flingage est en marche.

Mes actes auront désormais pour seule finalité de contraindre toutes les entités féminines que je fréquente à s’abstenir de toute relation verbale, affective, sexuelle, mondaine avec ma propre personne.

L’espace temps de liberté doit être préservé et maintenu.

C’est à ce prix que le monde retrouvera une énergie propre, non polluante et sereine.

 

Dimanche 22 septembre

Le bus à pot anti particulules pré élémentaires ne respecte pas le signal d’arrêt du feu de signalisation tricolore de la République fraternelle et indivisible. Je suis dénué de tout sentiment fraternel. Je ne suis pas en campagne pré électorale.  Le rayon du soleil n’éclaire pas la banquette en cuir. La réunion des habitants du quartier n’est pas achevée. La réunion des habitants du quartier débute. Ce n’est qu’un début. Je n’ai pas de but avoué. La réunion des habitants du quartier s’achèvera dans trente et une minutes. La vendeuse de bijoux haïtiens boit un lait tiède. Les deux habitantes du quartier grignotent un saucisson basque. Le montant de la taxe d’exploitation des débits de boisson n’a pas été relevé cette année La serveuse a été internée. La femme du boucher a acheté un vélo. « Qu’est ce que tu proposes ? » questionne W. « Que proposes tu ? » questionne la vendeuse haïtienne.  « Qu’est ce que tu proposes ? » répète W. « Qu’est ce que tu proposes ? répète la seconde habitante du quartier.  « Ton comportement est un comportement de misogyne dominateur » poursuit la première habitante du quartier. «Tu as monopolisé tout l’espace de discussion la semaine dernière» complète W. « Vous partez ? »demande Valérie.  Je déroule mon cache nez.  J’ôte ma veste une pièce. Je vous présente à tous et à toutes mes excuses. J’ai décidé de mettre un terme définitif à l’empiètement  misogyne de vos territoires. Mon chauffe eau est une problématique personnelle qui ne concerne que ma propre personne.

 

Dimanche 22 septembre

De toute façon il pleut tout le temps, désormais c’est la règle, il pleut, il pleut, c’est pas grave, la pluie je m’en fiche, je n’ai pas envie de parler du temps qu’il a fait, qu’il fait et qu’il fera, la question de votre météo…oui…de votre météo…d’ailleurs…et puis sincèrement, et en toute sincérité, je ne me tiens pas debout dans ce local du groupe jeune verdâtre pour passer le temps, pluvieux ou non. Le soleil apparait. La jeune militante verdrâtre apparait. La séduction c’est l’opium du prédateur. Un opium destiné à endormir les classes dangereuses qui ont  obtenu des classes prédatrices le droit de chasser  pendant la nuit du quatre aout le lapin et le renard et la belette. La jeune militrante verdâtre agite une mèche de cheveux au dessus de son sein d’extrême gauche. Un permanent glisse une pièce de monnaie dans une fente.  «Salut » dit la jeune militante verdâtre. « Salut » dit le permanent. « Salut » dis-je « Ta contestation est la marque de ton ignorance » affirme la militante verdâtre. Le permanent  trempe son cache nez et son veston d’une pièce dans  le gobelet bio dégradable dans le demi – siècle à venir. «Bonjour, je m’appelle AC, bonjour c’est comment votre prénom, bonjour » dis je « Jérôme Jean Robert » répond le permanent  « Tu nous as déçu, énormément déçu, tu nous déçois, tu  a été un des fondateurs d’un mouvement qui devait devenir par la suite le mouvement de l’écologie politique qui s’oppose aux tenants de l’environementalisme, tu fait le choix de ne pas partager notre tactique, c’est évidemment parfaitement légitime, mais pourquoi cherches tu à te réfugier dans des attaques de personne, dans des critiques contemportementalistes qui ne débouchent que sur des impasses, alors que nous avons tellement besoin de ton expérience. Je ne te comprends pas,  je ne te comprends pas» reprend la jeune militante verdrâtre.« A tout à l’heure Bertrande » susurre le permanent verdâtre. « Je ne te comprends pas, je ne te comprends pas, je ne te comprends pas »répète la jeune militante verdâtre « La réunion semi plénière » débute à la demi ou au quart » affirme le permanent. « Excuse moi » susurre le permanent. Son index droit effleure le bouton non nacré du chemisier opaque de la jeune militante cerdâtre. « Le respect de la vie privée et d’une adresse privée, y compris celle d’un ministre correspond à un droit inaliénable et imprescriptible dans le temps. Il est exclu définitivement exclu que je te communique une adresse privée  » « Excusez moi » répète le permanent. La sirène d’alarme du compteur Geiger retentit. « C’est encore l’arrière arrière petit  fils de Cohn Bendit qui s’amuse avec l’alarme du compteur Geiger. Le fils est comme le père, il est ingérable, in-gé-ra-ble » s’exclame le permanent. «Je suis désolée, je ne peux rien. Rien. Rien pour toi…Si un  jour tu as besoin de mon aide appelle moi…C’est dommage…vraiment dommage, c’est dommage » poursuit la jeune militante verdâtre « A tout de suite Charlotte » dit le permanant « A tout suite Gontran Jacques Albert, ne commence pas la semi plénière sans moi. J’arrive.  J’arrive tout de suite» dit la jeune militante verdâtre. La cuisse du permanent effleure ma cuisse droite. «Excusez-moi » dis- je « Il faut tout le temps que son arrière arrière petit fils empiète sur notre territoire, c’est dommage, c’est désolant,  réellement désolant » s’extasie le permanent.

Dimanche 20 octobre

Je suis parti. Parti. Vous me reverrez. Ils me reverront.  Pourquoi est ce qu’ils me reverront ? Je ne sais pas, mais je suis sûr qu’ils me reverront. La rue monte ou bien la rue descend. De toute façon c’est une rue, une rue avec des maisons et des trottoirs et des poubelles de tri sélectif. La porte de l’immeuble est fermée. Les portes des immeubles sont toujours fermées. Un monde sans porte serait un monde sans porte. Dénué de tout sens, de toute signification.  Mon index n’appuie pas sur l’interphone. Ma mémoire a mémorisé le code d’accès de la porte de l’immeuble fermé. L’escalier est un escalier plongé dans la semi pénombre du jour montant ou descendant. Je ne colle pas mon oreille contre la porte de l’appartement. Je ne surveille pas les allées et les venues résidents. Je n’habite pas dans cet immeuble résidentiel et je peux aisément prouver que je ne jouis d’aucun espace privé ou locatif dans l’appartement de AA. AA retire la chaîne de protection de l’appartement de sa grand-mère. (Sa grand-mère n’est pas décédée).  Je n’ai pas rendez vous avec AA. AA n’a pas rendez vous avec moi. Nous n’avons pas rendez vous. AA referme la porte. La fenêtre est fermée. Un voisin chante. Le chat  avale une arrête de poisson qui lui reste en travers de la gorge. AA glisse son index sur le pelage du chat.  « Je ne peux pas être disponible vingt quatre heures sur vingt quatre heures pour gérer tes angoisses » confirme AA. « Tu n’avais pas rendez vous » ajoute AA.«  Je suis désolée, j’espère que tu ne m’en veux pas rappelle moi lundi prochain ou plutôt mardi, non mercredi ca serait mieux. Mercredi ça sera parfait » précise AA. Le chat crache son arrête contre mon espadrille gauche. Le voisin éternue. La lumière dans l’escalier est à droite dans la cage d’escalier juste sous la rampe encaustiquée  qui conduit les résidents jusqu’à la porte blindée du cagibi privatif qui renferme des brosses et des balayettes attachées dans un seau. Le seau est émaillé d’une teinte anthracite.

Un camion poubelle à particules éco responsables ramasse le corps décomposé d’un pigeon.

Le poile du chat se hérisse.

 

Dimanche 20 octobre

La brunette de service à l’accueil n’est pas une brunette, mais une blonde, ou bien je me trompe, ce n’est pas une blonde, mais un blond, aux yeux bleus et passablement délavés, en tout cas n’est pas un  militant verdâtre, et encore moins un permanent. Je reconnais ce fait, je n’ai pas rendez vous, je n’ai pas pris de rendez vous. Un voyant jaune s’allume. Un journaliste moustachu pousse un soupire.  Le voyant jaune s’éteint. Un coursier dépose un pli non urgent dans une corbeille délimitée par deux anses en osier des îles lointaines. «Je ne suis pas un martyr, je ne suis pas une bombe humaine, je ne pense pas qu’un attentat terroriste contre la somme de votre incompétence sera l’étincelle qui actionnera l’extinction de la totalité du parc électro nucléaire fasciste, je ne suis pas armé, dis je d’une voix posée et extrêmement calme. « Vous avez rendez vous ? » répète distraitement l’interlocuteur blond ou blonde. Deux journalistes enjambent la balayette posée contre la porte d’entrée de l’ascenseur. « Vous n’avez pas rendez vous » constate la tête blonde ou blonde. Une stagiaire en tenue de journaliste d’investigation embrasse la joue droite d’un Chef de Rubrique  « Il n’y à l’heure actuelle aucun risque d’attentat majeur contre les installations nucléaires de notre pays, nous avons affaire à une opposition responsable » commente l’interlocuteur blond ou blonde ? Le pas léger d’une vigile sautille sur la moquette collée sur le sol bétonné du hall futuriste de la Rédaction. « Vous avez rendez vous ? » demande la vigile d’une voix légère et presque sautillante. « Vous êtes témoin, je n’ai proféré aucune menace, je ne me suis livré à aucune voix de fait, je n’ai cassé aucune chaise » dis je. « Je suis témoin, vous n’avez cassé aucune chaise » confirme l’apprentie journaliste d’investigation. « Excusez moi je dois répondre au téléphone qui sonne, c’est comme ça le téléphone sonne, et je dois répondre, c’est à sans doute le terrible prix que la démocratie se doit de payer pour générer des organes de presse indépendants » reprend l’interlocuteur brune (???). « Et la femme du liquidateur liquidé à Tchernobyl et décoré de l’Ordre de Lénine, elle aussi elle fait partie du paquet cadeau de votre démocratie ?  dis je en renversant sciemment et consciemment la pile de trombones à coulisse.  La fine main d’un élégant journaliste se pose aussitôt  sur mon avant bras. « Edmond Charles Edouard responsable de la rubrique catastrophe naturelle, vous cherchiez à me joindre ? » demande aimablement le responsable de la rubrique catastrophe naturelle. « Même pour une menace il faut prendre rendez vous, c’est injuste mais c’est comme ça le jour où la justice aura été votée au parlement vous aurez le droit de parler à un chef de rubrique sans prendre rendez vous » ajoute la vigile de son ton léger et tout aussi sautillant. Le voyant jaune s’allume. L’index posé sur le bouton d’appel de la ligne directe atterrit sur une enveloppe à soufflet. L’enveloppe à soufflet est une enveloppe à soufflet de couleur marron pêche.

Dimanche 27 octobre

Que faire ? La question a été posée par des penseurs autrement plus avisés que ma Petite personne. Une petite personne qui manifestement vous faire perdre votre temps. (J’ai reçu à ce sujet un courrier privé que la Loi du Patrimoine de l’Auteur m’interdit de rendre public). Vivre reste sans doute la principale obligation morale. Mais ces mêmes penseurs avisés, qu’entendent-ils par ce terme de vivre ? Nous mangeons. Nous dormons. Nous baisons. Parfois. Là bas, dans le  laboratoire expérimental de l’Occident, au Liban, ils ont mit un terme à la guerre dite civile parce qu’ils voulaient acheter des frigidaires des voitures électriques alimentées par le complexe nucléairo militaire fasciste. Ici, dans la rue piétonne bordée de cinémas d’Art et d’Essai, de Librairies Indépendantes et de marchands de tapas,  nous déambulons. Je me suis trompé. Le calme, mon calme, notre calme, votre calme déambulatoire, c’est l’altruisme. C’est la sérénité. Une sérénité qui facilite la digestion des tapas qui attise ainsi la paix, le bonheur conjugal, c’est-à-dire soyons pour une fois clair, net, et précis, l’épanouissement des pulsions sexuelles. Je suis dans l’erreur. Le chat de AA  n’a pas procédé à  mon expulsion de l’appartement de la grand-mère de AA occupée par AA et par son chat non tigré.  Le chat non tigré a avalé deux arrêtes de poisson des Iles. Je n’avais pas rendez vous, et AA m’a demandé de la rappeler mercredi ou bien jeudi ou encore mieux vendredi à partir de 18h30, parce qu’elle doit s’occuper de son père qui  est retourné dans l’Hôpital Psychiatrique dans le service qui a vu son chef de service licencié à la suite d’une procédure disciplinaire du Chef de Service de la Psychiatrie déambulatoire. Et BB ne m’a aucunement signifié qu’elle refusait définitivement de s’asseoir à une terrasse ouverte longeant la rue piétonne bordée par des cinémas d’arts et d’essai et par une librairie indépendante. BB m’a dit qu’elle devait se consacrer à la rédaction d’une thèse en forme de mémoire et qu’elle ne pourrait prendre place sur une terrasse ouverte bordée de cinémas d’Art et d’Essai qu’au début du mois prochain. La vie est belle. Une Chef de Service élégante feuillette le livre d’un philosophe reconnu et connu. Je suis beau. Vous êtes beau. Je peux  retourner dans le village où N23 m’avait invité à passer une nuit chez le philosophe qui s’est suicidé deux ans avant ma rencontre avec une attachée de presse qui assurait la promotion d’un volcan en activité et qui m’avait invité à la rappeler dans deux semaines et demi.  Je ne suis pas interdit de séjour. Ma carte verte de la Sécurité Sociale Nationale est parfaitement mise à jour (contrairement à l’opinion de la pédiatre qui m’avait conseillé de ne pas me laisser déborder par mes résiliences narcissiques). Comment ai-je pu me laisser aller à m’imaginer que le chat non tigré avait pris la décision de procéder à mon expulsion de l’appartement de AA simplement parce qu’il répondait à la demande inconsciente de AA qui désire de toute évidence mettre un terme à notre relation puisqu’elle ne m’a pas appelé contrairement à son habitude dimanche dernier à 18h35 ?  Il est temps, grand temps de procéder à un changement radical. La question féminine doit être réglée dans les plus brefs délais, c’est à ce prix que ma paix intérieure s’instaurera.

 

Dimanche 27 octobre

Je suis dans l’erreur. J’ai perdu le contrôle de la situation présente et immédiate. Ainsi que j’en ai été récemment informé, l’actionnaire principal de la Rédaction du Quotidien Indépendant n’a jamais procédé à la pose d’une moquette à poiles ras dans le hall d’entrée et de sortie. Cette moquette n’existe que dans mon imagination. Cette perte passagère du contrôle de ma situation  ne m’a cependant pas conduit  à briser le porte parapluie qui obstruait la première marche de l’escalier en colimaçon réservé à la montée et à la descente des journalistes d’investigation indépendante.  La moquette n’est pas collée sur les marches de l’escalier en colimaçon. Je contrôle la situation. Le Chef du Service des Catastrophes Naturelles note qu’entre gens de bonne volonté il est toujours possible de s’entendre et qu’il était inutile, voir parfaitement inutile, de poursuivre un débat avec une standardiste blonde (ou brune) qui a été engagée pour gérer même si cela est regrettable le flot continu et continuel des appels venants de l’extérieur. Je ne mange pas des pistaches grillées.  Le Chef de Service des Catastrophes Naturelles s’enfonce dans son fauteuil panoramique. L’information doit circuler. La circulation une liberté prioritaire. Et absolue. Et il est parfaitement vain et même préjudiciable d’instaurer des rapports de politesse avec des standardistes brunes ou blondes ou avec des rédacteurs en chef dirigeant le service d’investigation des catastrophes naturelles. Vos conventions sociales ne sont que des paravents en papier destinés à masquer vos errances prédatrices. Je ne suis pas armé. Je n’ai pas loué un fusil d’assaut à un groupe de terroristes inconnus. J’ai acheté un fusil d’assaut, c’est tout, rien de plus et rien de moins. Je ne veux pas entrer dans un système de connivence.  Les populations dites primitives sont dépositaires d’un savoir que votre Progrès a commencé par nier pour ensuite l’encenser afin de placer cette connaissance cachée dans un flot continu médiatique. Je ne suis pas une voix primitive. Je suis le porte parole de ma propre parole. L’intime ne doit pas être séparé du politique. Le privé est politique.  L’intime est politique. Je ne suis pas un Khmer Vert. Votre café équitable du milieu de l’après midi n’exercera aucune emprise sur ma détermination. La femme épouse du liquidateur liquidé de Tchernobyl a reçu l’Ordre du Mérite de Wladimir Ilitch Lénine.

 

Dimanche 11 Novembre (la Victoire, notre victoire)

Encore un exemple de leur incompétence, la Marne les allemands ils l’avaient de nouveau franchi en 1918, et les généraux, nos généreux généraux qu’est ce qu’ils ont inventé ? Après avoir demandé aux taxis parisiens de transporter gratuitement le peuple en arme en omettant de leur régler leurs frais de déplacement et de représentation, ils ont réquisitionné les chars d’assaut des américains préparant ainsi le futur désastre de Juin 40 – plutôt Hitler que les chars d’assaut Gaullistes- et depuis cette longue série de haut fait d’armes,  nos Saint Cyriens noyautant l’Ecole Polytechnique, fort de leur incompétence passée et reconnue, se sont résolument lancé dans le programme électro nucléaire fasciste parachevant ainsi l’œuvre de la République initiée par Beaumarchais et les divers conseils d’administration qui lui ont succédé. Mais les agissements pervers des conseils d’administration ne sont que la pointe cachée d’un empire qui nous dépasse. Peu importe.

Peu importe en effet.

Le ventilateur ne brasse pas l’air du bureau du Chef de Service des Catastrophes Naturelles. Nous ne sommes pas en Ouganda et les palmes des ventilateurs ne brassent pas l’air emprisonnée dans les poiles comprimées des moquettes. Une carte du territoire national est cependant plantée sur la surface plane d’un mur gris, ou grisâtre.  La stagiaire rousse dépose trois gobelets en plastique renouvelable sur la surface blanche en forme de bureau. Je ne suce pas un bonbon acidulé. Je ne me renie pas. « Qui êtes vous, monsieur? » demande le responsable du Service des Catastrophes Naturelles. « Qui êtes vous ? » ajoute la journaliste d’investigation indépendante. « Etes-vous un  militant ? » « Le représentant d’une organisation syndicale, d’une ONG, d’une organisation humanitaire, d’un organisme culturel, social, para social ? » «  Vous êtes le représentant d’un Cabinet d’Avocats ? » conclut la stagiaire rousse.

Le gobelet rempli de café équitable n’entame aucun mouvement tournant sur la surface plane en forme de bureau.

Les chaussures lisses du Chef de Service entament un mouvement ascensionnel. Elles ne me feront pas sortir de leur tranchée d’investigation. Je respecte les lois de la république, je ne brandis pas une arme de poing de troisième catégorie, je ne profère aucune injure, ni ne me livre à aucun acte d’exhibition réprouvé par la morale de vos mœurs, la stagiaire rousse a librement pris la décision de me laisser entrer dans…et…vraiment je n’ai pas peur, je n’ai aucune peur, vous ne me faites pas peur, quelle peur ?, Votre peur ? Notre peur ? Les gendarmes préposés à la surveillance des tranchées n’ont jamais interdit les conversations à caractère privée. Je prends la parole. « Je refuse d’écrire une Tribune Libre dans votre hebdomadaire d’investigation indépendante. Je ne suis pas une Tribune Libre. Je ne suis pas de connivence. Vous êtes de connivence. »

Le téléphone externe sonne.

 « Au nom de l’épouse du liquidateur liquidé de Tchernobyl que vous avez liquidée, je vous ordonne de me donner immédiatement l’adresse privée de la Ministre Verdâtre. Vous confisquez nos paroles privées, je confisque vos adresses privées » dis je en guise de déclaration provisoire et non définitive.

Le téléphone interne sonne.

« Je suis en réunion» dit le Chef du Service de la Rédaction des Catastrophes Naturelles.

Dimanche 11 novembre  

Le réel désaccord qui m’oppose aux prises de position d’AC ne remonte pas à ma plus tendre enfance (J’ai eu une tendre enfance). La liste répertoriant les principaux noms des prédateurs du mouvement écologiste  des années soixante dix ne correspond pas à l’héritage culturel que m’ont légué mes grands parents (je ne compte pas généraux dans mon arbre généalogique). Le prédateur répertorié est le produit d’une culture, d’une classe sociale. Il n’a en quelque sorte aucune existence propre. L’humanisme et sa recherche effrénée de singularités est une tête de gondole. Je n’ai jamais livré à une vindicte populaire l’identité d’une responsable de mes errances  sexuelles provoquées  par la somme de votre incompétence qu’il ne m’appartient pas de juger. Mon séjour devant la guérite du centre de production des véhicules utilitaires ou non utilitaires n’obéissait pas une contrainte, et encore moins à une tentative de détournement de mes frustrations sexuelles  Vous n’êtes ni coupables, ni responsables. Je respecte parfaitement les modes de fonctionnement internes propre à la race, ou en l’espèce des bouc émissaires ou non. Elle m’a adressé la parole. Le serveur a servi deux verres de liqueur. Elle m’a dit que son enfance n’avait pas été placée sous le signe de la tendresse. J’ai affirmé que nous ne pouvions pas jouer les rôles éternels des boucs émissaires. Elle a ri (c’était un rire cristallin). Elle a posé sa main sur mon avant bras J’ai répété que l’urgence de la gestion des déchets radioactifs étaient autrement plus dramatiques que les manipulations de son frère qui mettait tout en œuvre pour capter un héritage familiale. Je me suis tu. Elle s’est tue. Nous nous sommes tus.

 

 

Dimanche 18 novembre, une semaine après la victoire

Je connais par le menu leurs méthodes. D’abord face à ce qu’ils estiment une agression, ils réagissent en professionnel. Le vigile, le service d’ordre, le policier, les policiers, ou à défaut une femme accorte procèdent à l’encerclement de l’agresseur qui s’achève sur un isolement de l’agresseur dans un espace confiné (dans le cas qui nous préoccupe présentement, le bureau  du Chef de Rubrique d’investigation indépendante,). Ils ont ensuite pour consigne de se  lancer dans  la proposition d’un café équitable, voir d’une tisane, puis selon l’acceptation ou le refus de cette invitation, ils entament les premières questions de l’interrogatoire qui auront pour objet de déterminer les circonstances (familiales, ou systémiques) qui furent à l’origine du déclenchement de cette grave et inqualifiable agression.  J’affirme

aussitôt que je ne suis pas sujet à des crises de paranoïa obsessionnelle. Je ne suis pas non plus atteint du syndrome de la bi polarité. Mon nom est AC. AC en deux syllabes. A et  C. Les jambes  de la stagiaire rousse esquissent un mouvement d’encerclement autour du pantalon du Chef de Service. « Nous ne nous permettons jamais de porter de jugements de valeur sur une personne privée et publique, nous désirons simplement nous entretenir avec vous sur les raisons de votre intrusion dans les locaux privés d’une rédaction » s’esclaffe une rédactrice indépendante  L’étape ultime est enclenchée, après la phase d’isolement, vient la phase comique destinée justement à relativiser la phase d’isolement. Je ris. Il rit. La rédactrice indépendante rit. Nous rions. Puis nous cessons de rire. Je n’exerce pas une fonction de journaliste d’investigation comique.  Je reprends la direction de cet entretien comique. L’épouse du liquidateur liquidé de Tchernobyl n’a jamais été qualifiée de paranoïaque ou de provocatrice. Elle a été décorée  par l’Ordre de Lénine et l’Ordre du Pharmacien. Son époux a sangloté lorsqu’elle a fini par lui donner le miroir qu’il avait réclamé toute une nuit. Et  elle n’a pas compris pas pourquoi le corps de son époux était  brûlant lorsqu’il a été enterré. Le téléphone extérieur sonne. « Je ne souhaite pas vous proposer la rédaction d’une tribune libre qui justifierait le financement de votre publication indépendante financée par le marchand d’armes électro nucléaire Mon visage m’appartient. Mes glandes sexuelles et lacrymales appartiennent au patrimoine de l’humanité » dis- je sereinement. Je me tais.

Le téléphone intérieur ne  sonne pas.

Je répète que je ne suis pas armé et que je ne tiens pas à bout de doigts un cutter à triple lames.

Dimanche 18 novembre

Je ne suis pas assis sur la chaise. La lampe de bureau n’éclaire pas le bureau. La rue piétonne n’est pas une rue piétonne bordée de cinémas d’art et d’essai. Je suis enfermé dans mon encerclement. Un encerclement qui n’est pas la conséquence directe ou indirecte d’une crise de paranoïa. Sa blouse était tendue sur son sein droit. Le patron du café était un patron corse. Elle n’était pas la serveuse attitrée de ce pub café corse. Elle a posé la tasse sur la table qui n’était pas une table de bureau, mais une table en formica rouge. L’élégante passante de la rue passante Sainte Agnès de Varda dans le quatorzième arrondissement a acheté un objet en peluche. Elle ne m’a pas parlé. Je ne lui ai pas adressé la parole. Tant mieux, je vous dis à tous et à toutes « tant mieux ».  XX est partie à la campagne, ou à la montagne, en tout cas, elle ne s’est pas rendue dans une villégiature au bord d’un port populaire et romantique. La lune n’est pas couchée. UU a ri. Son rire descendait de son sein gauche. Elle a claironné que je n’étais pas son copain et que je n’étais pas son époux. « Qu’est ce que tu crois ? »a-t-elle ajouté.  Je ne suis pas un poète. Je ne suis pas PM le maudit.  Je ne dresse pas des listes. X2 a répété qu’elle tenait à me vouvoyer, et qu’elle jugerait déplacée tous mes gestes déplacés. Je n’ai pas envie de m’étendre sur une définition précise de ce qu’il convient d’appeler des gestes déplacés.  La brochure de la Mairie socialique  est suffisamment explicite sur cette question. La banquette du café des habitants du quartier est recouverte d’un drap blanc. La propriétaire du café fréquenté le dimanche après midi par les habitants du quartier est tombée sous la dépendance amoureuse d’un palestinien qui a procédé séance tenante à la rénovation du café. L’offensive se poursuit. Le petit chien teckel remue la queue. Je n’adresse pas la parole à la marchande de fleurs haïtiennes. Il n’y a  aucun projet d’encerclement. Je ne céderai pas à la facilité de considérer qu’une offensive générale me permettrait de ressouder mon esprit à l’ensemble du corps social…c’est idiot, je le sais, elle, ni lui n’aspire à rien,  ils aspirent justement à rien, lui, elles veulent manger. Ils veulent juste passer un moment avec moi. Je ne suis pas un moment.  Je ne suis pas un bon moment. La République libre et égale trouvera son épanouissement fraternel dans la suppression définitive de nos encerclements et non dans la hausse toujours plus inconsidérée des impôts. La rénovation de nos angoisses dépend de notre seule volonté.

Dimanche 24 Novembre

Le bus à pot catalytique à particulaires secondaires contourne un teckel à poils ras. Le schéma ne se répète pas. Mon schéma chemine en dehors des limites de mon encerclement. La  question que vous vous posez concerne l’importante question de ma sexualité. Vous voudriez savoir la date de mon dernier rapport sexuel qui vous permettrait de tracer la courbe de la fréquence de  mes rapports sexuels. Des fréquences espacées, voir une absence totale ou partielle de rapports sexuels, pourrait constituer la première amorce de l’explication de mes diatribes. Je ne peux malheureusement pas étancher votre soif de transparence. Au risque de décevoir la majorité silencieuse confinée dans un vote protestataire, les caractéristiques de mon caractère présentent toutes les facettes d’un caractère déterminé et calme. Mon schéma directeur se heurte cependant à une appréhension du quotidien qui par sa profondeur abyssale et revendiquée ne peut qu’inquiéter la logique de nos habituels prédateurs. L’échelle des valeurs de ma sexualité se situe dans une moyenne que je pourrais qualifier de calme et de déterminée. S’il est partiellement exact que certaines  femmes correspondant aux canons de la beauté officielle négligent de me répondre  sur leur téléphone portable, je me dois en revanche de reconnaître que d’autres femmes moins âgées que les femmes plus jeunes correspondant aux canons de la beauté me proposent  parfois  de partager leur intimité  dans un des établissements privés qui bordent la rue Sainte Agnès de Varda. (Ma rigueur intellectuelle me pousse également à vous révéler qu’une femme occupant une position élevée sur l’échelle des valeurs de ma sexualité a même affirmé dans un  des établissements privés et  limitrophes de la rue Sainte Agnès de Varda que j’étais apaisant).  Le pire est passé. Les dix sept enfants qui ont succédé à mes vingt rapports sexuels  ne sont plus qu’un lointain souvenir. Désormais, je me tiens à carreau. La position sociale que je n’occupe pas sur l’échelle de la courbe de ma sexualité  devrait en tout logique s’accompagner de mon affichage public avec une femme dynamique, énergique, entreprenante et épanouie. D’un autre côté l’énormité de l’impact financier que nécessiterait un tel investissement n’est pas étranger, je me dois de vous l’avouer, à l’exposé de mes différentes diatribes. Ma récente tentative d’insertion sexuelle s’est soldée par une somme d’environ cinquante sept euros et trois cents si j’inclue, au règlement de la facture d’une paire d’écrevisses américaines, l’achat d’un paquet de cigarettes qui nuit gravement. Aussi je vous pose à tous et à toutes  cette question. La fréquence de mes rapports sexuels est elle une question qui mérite toute votre attention ? Je refuse de jouer le rôle du faire valoir de vos ricanements entendus. Je ne suis pas la victime d’une paranoïa galopante. La baise alimente le cadre rassurant de votre petite vie. Et sincèrement, je ne peux pas vous apporter sur la question de ma sexualité l’amorce d’une simple réponse. Vos existences étriquées finiront toutes  dans les poubelles de notre histoire peu commune.

Dimanche 24 Novembre

Un teckel à poils ras aboie. Un véhicule mono place de la Police Nationale Républicaine et laïque dépasse le bus à pot anti particules pré élémentaires. Un fourgon de CRS nationalisés déclenche aussitôt sa première alerte  sous la forme d’une sirène à six tons diatoniques. Un véhicule double mono place de la Gendarmerie de l’Etat de Droit  allume ses trois gyrophares extérieurs. Un retraité du service public fixe avec une insistance non dissimulée les lignes formées par les plis déterminés et calmes de ma bouche. Une gestionnaire de patrimoines victime de la chasse aux riches fixe également sa paupière droite sur mon épaule gauche. J’ai un alibi. L’apparition d’un tireur fou calme et déterminé dans le hall de la Rédaction du Quotidien indépendant du marchand d’armes ne présente aucune similitude spatiale ou temporaire, avec mon séjour dans le  bureau  des catastrophes naturelles de la Rédaction. Je n’étais pas armé d’un fusil à pompe.  Ma main droite ne brandissait aucun cutteur.  Et ma visite, ma simple visite dans le bureau des catastrophes naturelles de la Rédaction n’a pas été dictée par le passage d’un tour, ni par un arrêt sur une case départ. Aussi au risque de décevoir votre inconscient collectivisé, je décline toute responsabilité face à cet acte fou dangereux inqualifiable anti démocratique et terroriste qui a pour seul objet de renforcer les privilèges des dominants prédateurs aux abois et aux abonnés absents qui comme n’importe quelle espèce du cycle du vivant acculée,  se doit d’agiter le spectre de la violence qu’ils ont engendrée par  leur nihilisme occidental. Le tireur calme et déterminé a en effet tiré sur l’abdomen du stagiaire photographe  de la Rédaction indépendante à 11h34 et à 11h34 je peux apporter la preuve qu’un témoin tout aussi indépendant a constaté que je stationnais devant la porte blindée de la loge privée de la technicienne de surface du numéro 28bis de la rue Sainte André de Varda.  Aussi je vous somme de mettre un terme à vos accusations. Je ne me laisserai pas enfermer dans le cercle de votre culpabilité. Je ne suis pas un paranoïaque. Je suis juste un citoyen qui tente de lutter contre des angoisses qui VOUS dépassent.

 

Dimanche 29 Décembre

Et une fois que votre éjaculation s’est produite, vous faites quoi ? Vous mangez ? Vous dormez? Vous parlez ? Et bien dans les circonstances présentes, je n’ai en en qui me concerne, rien éjaculé.  Elle m’a juste demandé si je  savais qu’elle était déprimée. UU m’a ensuite téléphoné douze minutes avant l’heure de son rendez vous. Elle m’a averti sans aucun préambule d’aucune sorte qu’elle devait s’occuper des deux chats de son arrière petite nièce et qu’elle reportait notre rendez vous dans la rue Sainte Andrée de Varda à une date qui resterait à confirmer. Une institutrice blonde en tenue d’institutrice a avalé à une table voisine du tabouret du comptoir ciré un yaourt maigre trente pour cent. Valérie m’a dit de la rappeler vers le milieu de la fin de la semaine. J’ai rappelé Valérie après la fin de la semaine passée. « Je suis responsable de ma mère. Ma vie est une vie idiote. Je mène une vie idiote, une vie complètement idiote » a répété Valérie. Ma mère est vivante. Vous êtes vivant. Je suis vivant. Valérie a ajouté que sa mère n’avait pas entamé les premières démarche que nécessitent le remplacement d’un chauffe eau à gaz non comprimé par un chauffe eau électro nucléaire fasciste. Je ne suis pas un irresponsable.  NN est apparue dans la semi pénombre d’une péniche préemptée par la Mairie socialique. Sa longue silhouette élancée et …s’est détachée d’une longue cape courte, ou d’une courte cape longue, je ne me souviens plus. J’ai oublié. A la réflexion, NN ne portait pas une cape mais des longs cheveux qui encadraient son visage émacié. Elle a posé ses lèvres sur ma joue droite sous le regard délibérément indifférent de.. Et puis…Quoi ?..Qui ?…Qu’est ce que vous voulez  savoir? Je n’ai pas contacté par téléphone le réparateur installateur fournisseur de chauffe électro fasciste à triple résistance et je n’ai pas tendu ma joue gauche. R4 m’a enlacé. Elle m’a dit qu’elle était heureuse de rencontrer quelqu’un qui partage comme elle ses idées, nos idées, pas leurs idées, mais nos idées. Jean Louis a apporté un camembert de la Basse Normandie. Nous avons procédé avec Jean Louis à la pose de la baignoire en fonte qui  avait été ôtée par le plombier de l’immeuble afin d’entamer une réparation d’une extrême urgence. J’ai affirmé que le Conseil Syndical de l’Assemblée Générale des Co Propriétaires n’avait aucune raison de s’offusquer de la présence de R4 dans une partie privative de l’immeuble mais qu’en revanche ce même conseil syndical ne manquerait pas de noter que la chute accidentelle de la baignoire en fonte sur le tuyau d’arrivée d’eau tiède avait eu pour conséquence de provoquer une inondation des parties communes de l’immeuble et qu’il était probable que conformément à la législation hygiénique en vigueur, il serait procédé à l’expulsion sans aucun préavis d’aucune sorte de R4 de la partie privative de l’immeuble . Je ne suis pas un égocentrique idiotique. Jean Louis a rempoté son camembert des Charentes. J’ai laissé trente deux messages sur le téléphone 24 G de la messagerie cellule provisoire du téléphone portable de R4. J’ai ensuite délibérément refusé de suivre les conseils d’un certain Roumanovski. (Jean Paulsky ?). Brigitte avait annulé notre rendez vous une demie heure avant l’heure qu’elle m’avait fixé par message du réseau social  gratuit et je vous le dis sans aucune honte, il était parfaitement exclu que je prenne la décision d’entamer une correspondance épistolaire avec Brigitte. Brigitte s’est faite coffrée. Elle avait selon le Juge Producteur Avocat  exercé des pressions psychologiques sur les quatre psychiatres qu’elle consulte une semaine sur quatre. Je ne connais pas son nom d’identité familiale, je sais juste que Brigitte s’appelle Brigitte, et je n’ai donc pas la possibilité de remplir l’imprimé exigé avant toute demande de séjour dans le parloir de la prison des femmes qui ont menacé de mort des psychiatres assermentés. Je ne suis pas le jouet de votre échelle sociale et amoureuse. Une femme, c’est comme un homme, et un homme c’est comme une femme. La femme et l’homme luttent conte les mêmes chagrins, les mêmes peurs. L’homme et la femme se différencient par la mode. Et quand je parle de mode, j’évoque plus précisément la tenue vestimentaire qui permet aux prédateurs de rendre indispensable le progrès d’une civilisation qui par les différentes strates de séparation du corps social et asexué  justifient ainsi leur pouvoir de prédateurs. Je vous interdis de m’accuser d’être le vecteur potentiel des attentats contre le quotidien indépendant placé sous la dépendance du marchant d’armes. Je vais envoyer un courrier non recommandé sur le nouveau lieu de détention de Brigitte. Un timbre en vitesse lente me reviendra en fin de compte nettement moins cher que les trois verres de vin Tokay d’Anjou que j’ai dû régler avant-hier soir conformément au code des conventions sociales propre aux règles de la séduction d’une femme esseulée provisoirement. Je me fiche complètement de vos phénomènes de mode. La Femme et l’Homme sont le produit leur classe sociale.

Dimanche 22 Décembre

Les plis urgents et non urgents doivent être déposés dans la fente de la porte en bois massif commandant l’ouverture ou la fermeture de la loge de la technicienne de surface. Je ne suis pas un pli urgent. L’urgence ne réside pas dans le code de vos conventions sociales. Une douce lumière tamise le visage rubicond et extrêmement avenant du technicien de la surface. Il ne m’a absolument pas proposé de prendre en sa compagnie un rafraichissement ou une tasse de thé vert bio dégradable. Je ne suis pas un délégué Syndical du Syndic des Co propriétaires de l’immeuble. La loge est ouverte aux heures d’ouverture. Nous sommes français. « J’ai trouvé  les coordonnées postales de la Ministre Verdâtre sur un site de jeux en ligne interactifs et participatifs  Je souhaite glisser dans le trou de la porte en chêne lambrissée une convocation pour la Ministre Verdâtre.» dis- je du ton posé qu’emploient les psychiatres assermentés « Ca ne m’étonne pas, ça ne m’étonne pas du tout » commente le technicien de la surface. Un museau rubicond d’un teckel italien surgit. La silhouette faiblement baraquée du technicien de la surface se fige dans la lumière tamisée par deux pots d’arbres asiatiques et belges. «Je suis français. Nous sommes tous français. Et la Ministre Verdâtre a  manifestement  du mal à admettre que la question de la propriété d’un espace privatif est largement dépendante de la question de la nationalité française » dis je d’un ton nettement plus péremptoire. Le technicien de la surface affirme sans la moindre marque d’hésitation et sans aucune réticence d’aucune sorte que la Ministre Verdâtre a déménagé le dix du mois dernier et qu’elle habite dans la résidence du sommet de la colline qui domine la flèche de la Cathédrale. Je range ma convocation. Le visage du technicien de la surface se fixe sur mes mollets. Je traverse le hall centralisé de l’immeuble de rapport dans le sens contraire de la traversée d’utilité publique. Je ne suis pas le bras théologique du tireur isolé qui a tiré à bout portant sur le photographe stagiaire du journal quotidien indépendant du marchand de centrales nucléaires électro fascistes. « Vous désirez un autre renseignement ? » demande sans aucune mauvaise intention d’aucune sorte le technicien de la surface.

Dimanche 26  Janvier de la nouvelle année civile en cours

L’imperméable de Marguerite est de couleur verte. Il ne pleut pas. Margueritte déchire les pages intérieures du quotidien de la presse libre. Si la situation ne change pas, si tout cela doit continuer dans un avenir proche ou lointain, elle arrêtera tout et si de mon côté, je souhaite qu’elle arrête tout, elle arrêtera tout, et tout de suite, la vie est absurde, elle ne fréquente que des déclassés, son père a été interné, nous avons des obligations morales, nous devons prendre soin de nos mères, de nos pères et de nos proches et de nos lointains,  les mecs sont tous des salauds, il est parti comme ça, un jour ou un soir, ou une nuit, dans le petit matin il n’était plus là, il me doit une explication, et cette explication il me la donnera. Géraldine sanglote. Les bus à pots catalytiques roulent, la réunion des habitants et des habitantes du quartier a commencé. Le serveur imberbe affirme que personnellement il n’a rien contre les clients qui passent leur soirée à bavarder mais il doit fermer dans quart d’heure, dans une demi – heure. WZ accepte de subvenir aux besoins de leur couple en ménage, mais dans ce cas il serait normal qu’il fasse quelque chose, or il ne fait rien, strictement rien, ni dans la journée, ni dans la nuit.  Le ménage conjugal de XZ n’exerce plus aucune influence sur ma libido, je ne suis plus dans la course, en fait XZ ne présente qu’un intérêt purement anecdotique, je ne suis plus dans votre course. J’ai définitivement échappé à l’emprise politique du responsable de la réunion des habitants du quartier de la rue Sainte Agnès de Varda et j’ai brusquement mis un terme à ma station assise. Je me suis levé du banc de pierre accolé à la grille fermée ou ouverte du cimetière.  J’ai bu le verre de vin que m’a offert une paysanne en tenue de chef d’équipe. Nadia n’avait manifestement pas envie de me revoir, il était par conséquent parfaitement inutile et vain  de lui téléphoner devant la porte de l’Eglise fermée ou ouverte. Je n’aime pas le vin, Je ne bois pas. Je ne fume pas Je..ne …Demain ou après demain, ou d’ici une quinzaine de jours, je prendrai le train pour la Montagne des Pyrénées. Les conditions de mon déplacement dans la Montagne des Pyrénées seront placées sous le signe de la clarté. GG pourra s’envoyer en l’air avec sa voisine ou avec l’aubergiste ou avec toute autre personne de son choix. Le teckel, le chat, le grand père malade le père interné appartiennent à votre quotidien. Le teckel….Quel teckel ? Le quotidien n’est pas la résultante permanente d’une liste d’individus femmes ou hommes, de grand-mère malade, de père internés, ou de…. avinées et… L’ascension sociale sur l’échelle de la sexualité ne constitue pas une priorité de votre course. Je ne suis ni idiot ni naïf.  Le Président du Conseil des Habitants du Quartier et de la rue Sainte Agnès de Varda devra m’auditionner. Et ce dans les plus brefs délais.

 

Dimanche 26  Janvier de la nouvelle année civile en cours

L’ombre de l’angelot peinturé descend sur le paillasson. Un enfant en bas âge souffle dans une trompette. Une pie traverse le ciel sans soleil. La nounou de l’enfant en bas âge s’exclame. La bouche du technicien de la surface s’ouvre. «Je peux transmettre un courrier. Je suis payé pour transmettre le courrier, ma fonction consiste à transmettre le courrier, vous pouvez me faire confiance Je ne suis pas un terroriste. Je suis très gentil. Un terroriste a une revanche à prendre sur la société.  Un terroriste se sent valorisé si les médias parlent de son acte terroriste.  Les journalistes de Libération n’ont pas parlé de sa première action terroriste contre la radio sociale libérale, c’est pour cette raison qu’il a tiré dans le hall de Libération sur le journaliste stagiaire marié et père de trois enfants d’âge moyen. La motivation d’un terroriste est facilement identifiable, il se morfond dans la plainte, il règle un problème personnel même s’il ne sait pas quel est son problème personnel. Ou bien il est peut être un laisser pour compte de la société ou que la société a malheureusement laissé sur le bord de la route, et il sait qu’il ne peut plus ou qu’il ne peut pas compter sur ses proches, d’ailleurs par son comportement il n’a plus de proche, il se raccroche désespérément à l’idée qu’une femme, le sexe ? pourrait apaiser ses tourments, mais la surexploitation et la surexposition de ses tourments l’empêchent de distinguer parmi la multiplication de ses propres gesticulations le sourire apaisant, la parole de conciliation, de réconciliation, alors, naturellement…Ou bien c’est juste un chômeur privé d’emploi, un être qui passe alors à l’acte terroriste parce qu’il est isolé, sans réels liens familiaux, il ne peut plus compter sur ses proches, et il souhaite faire payer ceux qu’ils croient être à l’origine de ses échecs, un terroriste retourne  parfois sa propre arme contre lui-même en mettant ainsi fin à l’enquête de moralité ou bien il absorbe une dose de médicaments dans le parking sous sol d’un hôtel des Hauts de Seine dans les quartiers chics et rupins, et il  a peut être déjà retourné son arme contre lui. C’est une hypothèse qu’on ne peut pas exclure »ajoute le technicien de la surface.

Dimanche de l’année civile en cours

Le monte charge monte vers la terrasse du Grand Magasin. Le monte charge est en acier trempé des travailleurs qui ont trempé l’acier, de cet acier trempé, qui fut en son temps le bras de la classe ouvrière  internationaliste et indépendante des prédateurs en quête d’un idéal. Le monte charge en acier trempé poursuit son ascension. Il escalade les rangées de petites culottes enfouies sous les barres des miradors blindés. J’ai menti. Je vous ai sciemment menti. Il n’y a jamais eu des barres d’acier sous les miradors blindés.  Je n’appuie pas sur les boutons d’appel des interphones. Je n’avance pas masqué. Je ne cherche pas à attirer la classe ouvrière sur mes positions. Je n’escalade pas les échelons de la reconnaissance sexuelle. J’erre. Je ne suis pas un terroriste. Je suis très gentil. Je  ne suis pas  assis sur un siège réservé aux femmes enceintes de l’autobus à pot cataliptyque. Le monte charge en acier trempé ne descend pas. Notre classe ouvrière a été abusée par les délégués syndicaux élus au vote majoritaire qui sous couvert d’acier trempé ont assis leur bureaucratie. J’ai été abusé. AC m’a sciemment abusé. AC m’a incité à surfer sur les vagues de mes déceptions sentimentales/ sexuelles. J’ai laissé trois messages circonstanciés sur le répondeur portable interrogateur à distance. AC ne m’a pas rappelé. Là haut sur la terrasse, elle, qui elle ?, oui, elle,  elle est là, elle me tend  son bras gauche. Elle, oui elle, dans la nuit éclairée par le phare  du monte charge, elle est accoudée contre la margelle en acier trempé de la terrasse bétonnée qui domine le gigantesque ronde infernale des voitures privées, elle se retourne, elle me donne une pomme et un croissant au beurre et une tomate carrée,  la ronde infernale disparait derrière le rideau de nos larmes.  Je n’ai pas remplacé le chauffe eau électro nucléaire. AC a écrit qu’il m’adorait, et naturellement les pinces de cette déclaration d’adoration se sont refermées sur ma cage thoracique. AC a couché avec Carlotta. Ou bien AC n’a pas couché avec Carlotta. Il a menti ou bien il n’a pas menti. AC m’a dit qu’il avait couché avec Carlotta pour s’affranchir de mon emprise politique. Il serait cependant erroné d’expliquer le comportement de AC par une emprise politique que j’aurais pu exercer sur son psychisme tourmenté. AC était parfaitement capable de trouver l’adresse du domicile privatif de notre Ministre Verdâtre et j’ai simplement estimé en mon âme et en ma toute conscience  que mes convictions politiques, sociales, et affectives (sexuelles ?) m’interdisaient de me laisser entraîner par une emprise politique qui en prenant appuie sur mes déceptions sentimentales/sexuelles, me contraignait à intégrer  mon psychisme dans la rédaction de la liste des complices objectifs des prédateurs. J’ai déchiré la convocation du responsable du comité des habitant(e)s du quartier. La déception amoureuse  sexuelle cimente les soubassements d’une forteresse qui  enferme l’individu dans son désespoir le plus trempé, le plus inaccessible, Je n’ai jamais ressenti le commencement de la plus petite amorce d’une attirance sexuelle pour la fine silhouette de notre Ministre Verdâtre.

Dimanche de l’année civile en cours

L’ascenseur est un ascenseur lambrissé. Il froufroute. Ses parois de verre  filtrent les nymphes bios. L’ascenseur descend. La question du remplacement du chauffe eau électro nucléaire fasciste défectueux ne se pose pas pour notre Ministre Verdâtre. Le vrai remplace le faux. En ce sens,  et j’exprime cette opinion sans aucune honte, ni aucune haine, PM est un petit salaud. Je ne cherche pas à m’élever ou à m’abaisser. L’ascenseur se rapproche du centre de la terre, de la terre nourricière et vivante qui s’oppose aux errances sentimentales sexuelles. PM privilégie la sécurisation séculière de son propre ordre naturel au détriment de l’ordre et de l’intérêt général des masses. Les masses attendent. Les masses nous attendent. Ma main est tendue. Mon poing observe une réserve de bon aloi. PM a  manifestement préféré se confiner dans ses errances sexuelles sentimentales sexuelles. Les portes de la loge blindée du technicien de la surface et de l’ascenseur lambrissé se sont refermées. Les masses attendent des actes, elles ne veulent pas du sexe et du sang, elles veulent des actes. PM a refusé de s’engouffrer dans l’ouverture de la porte blindée du six pièces salles à manger,  à coucher, débarras, salon,  cuisine libérale sociale, terrasse privative de l’appartement de demi fonction de notre Ministre Verdâtre. Je ne suis pas le référent des errances sentimentales sexuelles de PM. Je ne suis pas Dieu.  L’étincelle de l’acte embrasera les portes blindées en acier trempé, et ce jour là, ou cette nuit là de la Nouvelle Ere, la violence des masses descendra des collines. La violence des masses se faufilera dans les rues sinueuses de nos capitales surchargées d’électricité fasciste. La surcharge des montes charges en acier trempé provoquera l’arrêt  des  Centres de Production des Véhicules privées et ce jour là ou cette nuit de la Nouvelle Erre (ère), la chaleur du sein maternel n’apaisera plus les tourments du prédateur agonisant. Je les hais. Tous. PM je le répète est un petit salaud. Il s’est calfeutré dans son monte charge en acier trempé, c’est son droit, je suis un démocrate, je peux même ajouter que je suis un pur produit de ce que vous appelez la démocratie représentative. PM joue un double jeu.  PM  m’a  donné l’adresse d’un marchand de révolver en acier trempé. Le révolver en acier trempé est enfoui dans la couture de mon caleçon. L’appartement privé de la Ministre Verdâtre symbolise le baril de poudre que le révolver en acier trempé se doit d’embraser. Le révolver en acier trempé réveillera les oreilles endormies des masses. Et ce jour là, ou cette nuit de la Nouvelle Ere, PM affrontera l’étendue de la trahison de sa lâcheté. Je n’ai jamais demandé à PM de me communiquer l’adresse du marchant de révolver en acier trempé. L’ascenseur s’immobilise sous la surface plane du trottoir. La Ministre Verdâtre chantonne une chanson gaie. L’ascenseur lambrissé entame son ascension froufroutante.

Dimanche Fin

La lune se couche. Le visage de la femme accoudée contre la balustrade en acier trempé n’est pas un visage angélique.  Les radiations nucléaires rebondissent contre les piliers de la Mairie. Les bureaux de la Mairie sont ouverts au public aux heures d’ouverture. Un enfant parle. Je vous aime. Je vous ai toujours aimé. Vous m’avez toujours aimé. L’amour n’est pas un partage, un partage de la nuit ou de minuit entre un homme et une femme ou entre une femme et un homme. Le Centre de Production des véhicules Privés sera remplacé par un centre de recherches qui nécessitera l’engagement déterminé des trois cinquièmes des ouvriers du centre de la production.  Votre monde, je l’aime, je l’ai toujours aimé. L’amour ne se définit pas par un acte entre un homme et une femme, ou entre une femme et un homme qui par leur contrat alimenterait l’amour du fils crucifié sous le regard de sa mère et d’une troupe de prostituées indépendantes du Sénat Romain et de ses Sénateurs. L’amour est un acte de résistance. Non pas une résistance indignée et électrique, ou électro fasciste, mais bien une résistance citoyenne et alternative comme le courant du même nom. L’amour est un contrat collectif qui produit un groupe alternativant,  qui  exhume depuis les profondeurs de la catacombe, ou du terrain vague, une parole sexuée qui renie l’idée du nombre, de la transmission médiatique et de son bordereau de déclaration. Le Délégué responsable de l’association des habitants (es) du quartier a laissé deux messages sur mon répondeur interrogeable à distance. J’ai aussitôt dressé la liste complète des intervenantes de ma  stagnation sexuelle. Les intervenantes de ma stagnation sexuelle seront convoquées sous huitaine par une lettre circulaire et concomitante. Je renoncerai dans la nuit du 22 mars à l’ensemble de mes privilèges. Mon salon cuisine salle de séjour et de bains sera  à cette date irrévocablement transformé en un salon salle de bains séjour communautaire. Les  intervenantes de ma stagnation sexuelle occuperont sans aucun préavis le territoire réformé de mon appartement communautaire. Les loyers ne sont pas encadrés par la Mairie socialique. Ce mouvement communautaire dépassera les limites exigües de mon  appartement salon cuisine salle à coucher. Un souffle nouveau débarrassé des tuyaux de l’aspirateur du conseil du syndicat réservé à l’entretien de la cage d’escalier  soulèvera les portes des appartements privatifs,  du centre de production, des associations des habitant(e)s du quartier,  des autobus à pots catalitiques et des ascenseurs en acier trempé. Un nouveau cycle débutera. Les intervenantes de ma stagnation sexuelle dévaleront la cage communautaire. La cage d’escalier deviendra une cage communautaire. Elles se lanceront  à ma poursuite dans les rues des habitantes du quartier. L’angoisse sera balayée.

Et je ne procèderai pas aux réparations de mon chauffe eau électro fasciste.

Dimanche Fin

Madame La Ministre Verdâtre après cette série d’événements que vous pouvez qualifier d’incident ne reçoit plus. Sur ce point précis, il n’y a aucune espèce de raison de tergiverser, c’est fini, c’est la fin.  La porte de l’appartement privé en acier trempé de la Ministre Verdâtre est fermée. Je n’ai plus rien à dire à la Ministre Verdâtre.  Comment, en effet, serait possible et même nécessaire de dresser le commencement d’un début d’un argumentaire avec une poubelle de l’histoire ? L’histoire est en marche. Elle ne s’arrêtera pas. Personne n’a le pouvoir d’arrêter la marche de l’histoire en marche  et encore moins nos habituels prédateurs patentés.  Voila exactement par le menu des détails ce qui va se passer. A l’instant « t »le réacteur numéro trois de la centrale nucléaire explose. Les prémices auront été cependant visibles, heureux celui qui voit, heureux celui qui entend. Il suffit de se pencher sur le bilan comptable des pharmaciens domiciliés à proximité d’une centrale nucléaire et de son « parc » pour constater que les commandes de pastille d’iode ont subi une constante et permanente réévaluation. Une réévaluation qui a également concerné le plan ORSEC radiation qui est demeuré longtemps secret, puisque la possibilité de l’explosion d’un réacteur  fasciste était délibérément niée par nos habituels prédateurs diplômés. Donc à instant « t » la centrale nucléaire et son parc électro fasciste explose.  Les citoyens s’engouffrent dans leurs véhicules utilitaires privatifs. L’embouteillage rend impossible la venue des forces de l’ordre, de la protection civile et des gendarmes armés ou désarmés. L’embouteillage se propage ensuite dans toutes les bourgades et bourgs de notre Nation irradiée. Les préfets, les femmes des sous préfets, les employés des PTT et du Corps Professoral rejoignent les rescapés qui tenteront de se réfugier sur le sommet de la montagne ou dans le souterrain d’une voie ferrée rapide. Les bulletins météos décrivant par le menu du détail la direction du vent, sa vitesse, et sa force de pénétration déclenchent d’autres exodes. Le riche devient le pauvre. Le prédateur devient gibier. Le sous officier dégaine son arme de service. Les chars de combat en acier trempé partent à l’assaut des véhicules utilitaires privés afin de laisser ouvert le passage à un nécessaire convoi de barrières, et de gardes barrières mêlés au flot des prisonniers  de droit commun réquisitionnés qui ont pour mission de dresser les  limites des périmètres de sécurité des zones interdites ou annexées. Les bulletins d’information des journalistes des journaux télévisés reculent les limites des zones interdites, qui faute d’orage et de pluie ou de grêle de sauterelles rendent illusoire toute décontamination ainsi que le stipulent les fascicules secrets. Et dans le chaos ainsi constitué sans l’aval des parlementaires des deux Chambres haute et basse,  devant la fuite du Gouvernement à Bordeaux ou à Biarritz, voir même à Bamaco, retentit l’Appel du 22 Mars.  Les infiltrés cachés dans les organisations  verdâtres apparaissent sur l’aire des zones interdites et confinées. Les irradiés des malgré nous de l’EDF de la Région  Lorraine Alsace instaurent les premiers tribunaux populaires chargés de condamner les collabos, (entre autre ce petit salaud de renégat de PM), et les traitres de la sixième colonne internationaliste responsable de la prolifération des réacteurs électro nucléaires fascistes. Des tours de gardes s’organisent spontanément autour des chars d’assaut amphibie afin de contenir les marches forcées des prédateurs. Mes listes sont remises  en main propre et non irradiées aux assesseurs des tribunaux populaires  et ce jour là…Ce jour là…..

Du même auteur

Moi autobiographie, 14 ème Version

Edition Sens et Tonka

 

La projection, chronique pénitentiaire

Edition Youpla la

 

Tu crois qu’elle va venir ?

Les éditions du film du crime et du châtiment

 

Présentation Arte

http://www.arte.tv/fr/la-premiere-fois-pierre-merejkowsky/6830026,CmC=6829788.html

Présentation LARDUX

http://www.lardux.com/spip.php?article65

Présentation Derives TV

http://www.derives.tv/Merejkowsky